DÉPUTÉ DE LA DIASPORA, POURQUOI JE SOUTIENS LA CANDIDATURE DU CAMARADE BOCAR OUMAR BA DE LA CVE/CVE/VR.

« Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir ». F. FANON.



DÉPUTÉ DE LA DIASPORA, POURQUOI JE SOUTIENS LA CANDIDATURE DU CAMARADE BOCAR OUMAR BA DE LA CVE/CVE/VR.
J'ai connu mon camarade, frère et ami Bocar Oumar Yaghouba Ba depuis ce qu'on appelle le début des années de braise en Mauritanie. Je venais de sortir de la prison après notre arrestation suite aux manifestations qui ont suivi la publication du "Manifeste du Négro-mauritanien opprimé" de 1986 et je venais aussi de reprendre le chemin du lycée à Kaëdi. On apprend qu'un coup d'état des officiers Noirs a été déjoué à Nouakchott. Le 6 decembre 1987 les lieutenants Ba Seydi, Sy Saidou et Sarr Amadou sont passés aux armes au camp de Djreïda. Les principaux dirigeants de notre organisation ( les Flam) étaient en prison et condamnés à des lourdes peines allant de 6 mois à 5 ans avec des privations des droits civiques et civils, ceux qui avaient échappé aux filets de la police de Ely ould Mohamed Vall, de Deddahi et du commissaire Nkerrany avaient pris le chemin de l"exil.
Nous étions devenus des jeunes orphelins sans leaders sur le terrain mais il fallait s'organiser et réagir devant la situation que nous jugeons inacceptable.
Avec mon ami et ancien compagnon de prison Alassane Aly Dia dit Diaz et ousmane Camara de Gourel Sangué nous décidons de nous organiser pour déclencher une grève générale de protestation aussi bien dans le Sud qu'à Nouakchott. Nous prenons contact avec quelques camarades proches que nous jugeons " éléments sûrs" à Kaëdi c'est ainsi que j'ai contacté mes amis Ousmane Amadou Diallo et Habib Wone dit Philo et tous deux m'ont fait part aussi d'un certain Bocar Ba, un jeune engagé et digne de confiance. Nous voulions former un noyau dur, de jeunes engagés, conscients mais surtout téméraires en cette période d'exception et qui exigeait des risques terribles pour protester ouvertement contre l'exécution arbitraire des premiers martyrs de notre lutte.
Il fallait s'organiser clandestinement, loins des regards parce qu'à l'époque on disait que les murs avaient les oreilles et que la police était partout pour suivre les moindres signes de mécontement. On tenait nos réunions les nuits aux heures du couvre feu, en réalité on vivait sous un état de siège non decreté. Les réunions se tenaient dans la pénombre, sans présentation des membres en prévention des arrestations pour que ceux qui seront arrêtés ne puissent dénoncer les autres en cas de tortures atroces ou de menaces de mort dans les geôles du colonel ould Taya. On a tenu une semaine intense de sensibilisation et de contacts pour réussir notre mouvement. A la veille de la grève la police était au courant de ce qui se tramait et les trois principaux dirigeants sont recherchés. Diaz et Ousmane Camara arrivent à traverser le fleuve dans la nuit, moi je reste dans la clandestinité jusqu'au déclenchement de la grève et arrive à sortir de la ville de Kaëdi en trahissant la vigilance des policiers du pont de Kaëdi pour Jowol.
Un seul membre du noyau fut arrêté en la personne du camarade Habib Wone qui tient bon et refuse de citer les autres camarades malgré les tortures subies.
Je prends le chemin de l'exil au Sénégal et Bocar reste au pays. les événements douloureux se succèdent, les morts de Oualata, les radiations dans l'armée, les fameux évènements sénégalo-mauritaniens, les déportations, la terreur dans la vallée, le génocide et les pendaisons dans les casernes. Avec le temps on arrive à renouer le contact.. On échangeait régulièrement par messages épistolaires sur la situation politique du pays et des réfugiés. Je lui envoyais nos publications et productions et il m'envoyait les journaux mauritaniens. Il dirigeait la ligue des jeunes de l'AMN et moi le département de la communication des Flam. Je l'ai même rencontré en mission clandestine à Nouakchott avec quelques camarades proches en 1996 après une mission dans les camps des réfugiés Mauritaniens au Mali. C'est pour dire que notre complicité militante ne date pas d'aujourd'hui.
Après mon expulsion du Sénégal en 1999 il etait venu s'installer en France et lors de ma première visite chez le pays de Marianne suite à une invitation des camarades de l'ASDM pour une conférence à Orléans il s'est déplacé de Strasbourg pour me rendre visite à Moissy Cramayel chez mon cousin Mamadou Abou Ba dit Prof.
Il était à l’AJD et moi aux Flam mais nous avons toujours maintenu cette corde militante en échangeant régulièrement sur la marche de notre lutte, de nos stratégies et orientations politiques parce que la cause commune, dépassait selon nous, nos cadres structurels ou organiques. Nous avons eu à travailler ensemble dans d'autres cadres citoyens et je peux dire avec conviction et certitude que Bocar Oumar BA est un député naturel du peuple par sa posture, son parcours et son engagement.
Certains camarades de notre noyau dur de Kaëdi ont quitté le navire mais ceux qui sont restés avec la même constance se comptent au bout du doigt aujourd'hui et Bocar Oumar Yaghouba Ba en fait partie.
Plus de 36 ans de lutte avec les mêmes concictions et même détermination qui parmi ces candidats de la diaspora en lice pour l' Europe en peut dire mieux ? Personne.
Élire notre camarade Bocar c'est choisir la constance, l'éloquence mais aussi la résistance. Alors camarades et chers compatriotes de la diaspora en Europe osons ensemble avec le candidat Bocar pour défendre les intérêts de la diaspora mais aussi se battre pour une autre Mauritanie plus juste et refondée.
Demain il fera jour inchaallah.
Et La lutte continue!

Kaaw Touré.

Jeudi 13 Avril 2023
Boolumbal Boolumbal
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