Une réunion préparatoire au lancement d’un dialogue national entre les protagonistes de la crise mauritanienne a pu être tenue la soirée du 15 mai au Novotel Tfeila entre les représentants du pouvoir militaire et des délégués du FNDD (qui se retrouvaient pour la première fois en neuf mois) et ceux, du RFD. La réunion supervisée par les médiateurs internationaux était destinée aux déclarations d’intentions, préalables, au dialogue. Elle a été un succès même si de nombreux aigris, rompus et rêpus de la gestion des intrigues et des tensions, feront tout, pour faire échouer la réconciliation entre Mauritaniens.
En effet, tous les protagonistes ont exprimé leur volonté d’aller au dialogue pour trouver une solution de sortie de crise. La mouvance politique mauritanienne opposée à l’agenda électoral de la junte au pouvoir, n’a avancé que deux revendications faciles à satisfaire : le report de la présidentielle de juin et la libération des détenus du FNDD.
La délégation du pouvoir -même si elle comptait dans ses rangs un parlementaire extrémiste partisan de la ligne radicale- comprenait fort heureusement des hauts responsables, notamment, le ministre Sid’Ahmed Ould Raiss dont la crédibilité et la pondération, peuvent servir dans le dialogue amorcé.
La rencontre du 15 mai a été levée et les protagonistes sont sortis se concerter avec leur camp politique respectif. La prochaine rencontre est prévue dans quarante huit heures. Le RFD et le FNDD attendent la réaction des autorités face à leurs demandes.Les représentants des autorités semblent s’être limités -indique-t-on- à exiger une démission officielle du président renversé par putsch ainsi que la participation de l’opposition au futur scrutin et l’acceptation de la candidature du général Mohamed Ould Abdel Aziz à la future consultation électorale .
Des demandes assez réalistes et acceptables. Le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi a lui-même déclaré qu’il est prêt à démissionner en cas d’accord entre les protagonistes sur une solution consensuelle et la candidature du général Aziz ne peut poser de problèmes, s’il a quitté l’armée. "Si on donne une chance aux Mauritaniens de se parler, nous sommes certains que l’avenir sera brillant pour ce pays qui est très grand par ses traditions ancestrales", a déclaré M. Gadio, qui avait à ses côtés son homologue libyen Ali Triki. Ce dernier, dont le pays préside actuellement l’Union Africaine, a déclaré que l’organisation panafricaine "continuerait à encourager ces efforts".
Neuf mois de tensions, de confrontation, de répression, de diabolisation réciproque où tous les noms d’oiseaux ont été utilisés entre Mauritaniens qui évoluaient vers une « Ivoirisation» rampante avec ses « Blé Goudé », son « Gbagbo » et plusieurs « Soro », doivent avoir démontré à toutes les parties, qu’on ne construit pas un pays et qu’on ne rectifie pas non plus sa dérive, dans des ambiances qui ne profitent qu’aux marchands d’armes et d’illusions.
source: Tahalil