En Mauritanie, comme un peu partout dans les pays islamiques, les rapports sexuels hors mariage sont considérés comme un crime. Les femmes victimes de viol, à la suite d’une grossesse, sont illico-presto accusées coupables de crime d’adultère. A la prison des femmes de Nouakchott, certaines d’entre elles y sont parce qu’on les accuse, après avoir été violées, d’avoir commis le « zinaa » qui est un acte puni par l’ordonnance 83-162 du 9 juillet 1983 portant institution d’un Code Pénal.
"J’aimerai bien qu’on visite la prison des femmes de Nouakchott pour voir l’ampleur du problème. La plupart d’entre elles ont été violées. Et, pourtant, ce sont elles qui se sont retrouvées en prison parce qu’on dit qu’elles ont commis le zinaa", déclare Lala Aicha Sy, présidente du Comité de Solidarité avec les Victimes de la Répression des Evènements de 1989 (CSVRE). "A chaque fois que le problème est posé au niveau de la justice, on dit que ce sont les parents qui ont failli à leur devoir", s’étonne-t-elle.
La plupart de ces femmes emprisonnées vont devenir, par la suite, des mères en prison. La loi prévoit une peine de flagellation de cent coups de fouet et un an d’emprisonnement. Aujourd’hui, de plus en plus, des associations de défense des droits de la femme, se mobilisent pour que le gouvernement prenne des dispositions allant dans le sens de la révision du Code Pénal et surtout de ne pas identifier les femmes victimes de viols coupables de crime d’adultère tout en dénonçant les abus de la police et de la justice.
"C’est un problème très grave et réel", indique Aminétou Mint El Moctar, présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF). Ceci est d’autant plus vrai que les cas de viols ne cessent de monter en flèche. Le travail des Ongs qui militent en faveur du respect de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDAW) et le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique se limitent dans le cadre de la lutte de toutes les formes de discriminations et de violences à l’égard des femmes.
Comme pour accélérer le processus judicaire et la lutte contre l’impunité (les auteurs des viols ne sont pas souvent punis du fait de nombreux paramètres comme le trafic d’influence, les pressions et autres), les Ongs veulent exercer la pression sur les pouvoirs publics pour protéger les femmes victimes de viols qui finissent souvent par être condamnées pour crime d’adultère.
"Il y’a lieu, aujourd’hui, d’élaborer une stratégie commune pour lutter contre les violences à l’égard des femmes", préconise Aminétou Mint El Moctar. Combien sont-elles, actuellement, ces filles comme Aida, Marième, Maimouna, Amina ou Lalla qui ont en commun d’avoir été violées, qui ont connu le même sort que ces dernières ? Difficile de répondre à cette question tant il est difficile de le dire avec exactitude.
Aujourd’hui, les seuls chiffres qu’on peut disposer sont fournis par des organisations de défense des droits de l’Homme impliqués dans ce sens. Par exemple, l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) a recensé, dans son rapport 2009, 205 cas de violences sexuelles à Nouakchott au niveau de son centre pour conseils et prise en charge des victimes de ces violences sexuelles. Dans son rapport, l’AMSME nous apprend que les types d’agressions vont du viol "simple" à la maltraitance en passant par les viols collectifs, viols suivi de grossesse, tentatives de viol, sodomie et exploitation/abus sexuels.
Quant à l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF), elle a enregistré, au cours de son exercice 2008/2009, plusieurs cas de violences faites aux femmes qui prennent de l’ampleur de jour en jour, suite à l’impunité qui régne dans le pays. A titre d’exemple, les violences conjugales caracolent en tête des statistiques. Ainsi, 1152 femmes ont été victimes de violences conjugales (coups et blessures, violences verbales, violences psychologiques et violences physiques).
Ces violences sont généralisées en ce qui suit : 35% à Nouakchott, Kaédi 20%, Sélibaby 10%, Nouadhibou 15%, Néma 5%, Zouerate 3%, Aleg 5%, Atar 2%, Aioun 1,5% particulièrement le village de Voulanya, Kiffa 2,5% et Akjoujt 1% et 0,09%.
Babacar Baye NDIAYE
Source: le Renovateur
"J’aimerai bien qu’on visite la prison des femmes de Nouakchott pour voir l’ampleur du problème. La plupart d’entre elles ont été violées. Et, pourtant, ce sont elles qui se sont retrouvées en prison parce qu’on dit qu’elles ont commis le zinaa", déclare Lala Aicha Sy, présidente du Comité de Solidarité avec les Victimes de la Répression des Evènements de 1989 (CSVRE). "A chaque fois que le problème est posé au niveau de la justice, on dit que ce sont les parents qui ont failli à leur devoir", s’étonne-t-elle.
La plupart de ces femmes emprisonnées vont devenir, par la suite, des mères en prison. La loi prévoit une peine de flagellation de cent coups de fouet et un an d’emprisonnement. Aujourd’hui, de plus en plus, des associations de défense des droits de la femme, se mobilisent pour que le gouvernement prenne des dispositions allant dans le sens de la révision du Code Pénal et surtout de ne pas identifier les femmes victimes de viols coupables de crime d’adultère tout en dénonçant les abus de la police et de la justice.
"C’est un problème très grave et réel", indique Aminétou Mint El Moctar, présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF). Ceci est d’autant plus vrai que les cas de viols ne cessent de monter en flèche. Le travail des Ongs qui militent en faveur du respect de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDAW) et le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique se limitent dans le cadre de la lutte de toutes les formes de discriminations et de violences à l’égard des femmes.
Comme pour accélérer le processus judicaire et la lutte contre l’impunité (les auteurs des viols ne sont pas souvent punis du fait de nombreux paramètres comme le trafic d’influence, les pressions et autres), les Ongs veulent exercer la pression sur les pouvoirs publics pour protéger les femmes victimes de viols qui finissent souvent par être condamnées pour crime d’adultère.
"Il y’a lieu, aujourd’hui, d’élaborer une stratégie commune pour lutter contre les violences à l’égard des femmes", préconise Aminétou Mint El Moctar. Combien sont-elles, actuellement, ces filles comme Aida, Marième, Maimouna, Amina ou Lalla qui ont en commun d’avoir été violées, qui ont connu le même sort que ces dernières ? Difficile de répondre à cette question tant il est difficile de le dire avec exactitude.
Aujourd’hui, les seuls chiffres qu’on peut disposer sont fournis par des organisations de défense des droits de l’Homme impliqués dans ce sens. Par exemple, l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) a recensé, dans son rapport 2009, 205 cas de violences sexuelles à Nouakchott au niveau de son centre pour conseils et prise en charge des victimes de ces violences sexuelles. Dans son rapport, l’AMSME nous apprend que les types d’agressions vont du viol "simple" à la maltraitance en passant par les viols collectifs, viols suivi de grossesse, tentatives de viol, sodomie et exploitation/abus sexuels.
Quant à l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF), elle a enregistré, au cours de son exercice 2008/2009, plusieurs cas de violences faites aux femmes qui prennent de l’ampleur de jour en jour, suite à l’impunité qui régne dans le pays. A titre d’exemple, les violences conjugales caracolent en tête des statistiques. Ainsi, 1152 femmes ont été victimes de violences conjugales (coups et blessures, violences verbales, violences psychologiques et violences physiques).
Ces violences sont généralisées en ce qui suit : 35% à Nouakchott, Kaédi 20%, Sélibaby 10%, Nouadhibou 15%, Néma 5%, Zouerate 3%, Aleg 5%, Atar 2%, Aioun 1,5% particulièrement le village de Voulanya, Kiffa 2,5% et Akjoujt 1% et 0,09%.
Babacar Baye NDIAYE
Source: le Renovateur