COMMUNIQUE: Coordination de l’Opposition Démocratique



COMMUNIQUE:  Coordination de l’Opposition Démocratique
Le régime en place en Mauritanie persiste dans sa manière despotique d’administrer les affaires du pays, au mépris de l’opinion nationale, des forces politiques et des engagements internationaux qu’il a pris de reprendre le dialogue avec les pôles de l’Accord de Dakar. Dans sa fuite en avant, il met chaque jour en danger la sécurité, l’indépendance et la souveraineté du pays et hypothèque son avenir par des politiques inappropriées, dictées par des forces extérieures uniquement soucieuses de leurs propres intérêts.
La Coordination des Forces Démocratiques (COD) tient particulièrement, à mettre l’accent sur la question de la sécurité nationale, exposée ces temps-ci à de graves défis, auxquels il est impératif de faire face, rapidement et de manière efficace.
En effet, la sécurité nationale se trouve simultanément menacée par :
• L’insécurité dans les villes, suite à la propagation du crime organisé (assassinat, viol, pillage, racket) et à la multiplication des catastrophes (inondations, incendies, explosions).
• La présence de groupes terroristes embusqués sur nos frontières et qui, depuis 2005, ont pris l’habitude de mener des attaques contre nos forces armées, faisant de nombreux martyrs et tuant ou kidnappant - en plein jour, sur des routes principales - des citoyens innocents de pays amis.
• La poursuite du trafic et de l’usage de la drogue, dont le pays est devenu l’une des plateformes mondiales dont les bandits de grands chemins font leur nid, y compris depuis l’Amérique Latine, faisant peser de réelles menaces contre notre peuple ; la jeunesse surtout, qui subit déjà les conséquences ravageuses de ce fléau au niveau des villes et même des campagnes.
• La poursuite de l’immigration organisée dont la Mauritanie a été transformée en réservoir et en point de départ, ce qui participe de la dépravation, du chômage, de la concurrence déloyale de la main d’œuvre étrangère et de la pression sur le niveau de vie des populations, déjà fortement affectées par la pauvreté et la cherté de la vie.
Tous ces problèmes réunis ont atteint une telle gravité qu’ils interpellent tous les partis politiques et même l’ensemble des citoyens, soucieux du présent et de l’avenir de la Mauritanie. Ils appellent donc une action déterminée pour sauver le pays du gouffre de la violence et de l’anarchie qui commencent toujours par l’échec à trouver des solutions à ce genre de situations et l’incapacité d’asseoir une bonne gouvernance réelle.
Nous considérons, au niveau de la COD, qu’il est du devoir du régime - s’il est vraiment sérieux dans ses orientations – de s’engager dans la bonne voie par ces mesures :
1- réviser le rôle des Forces armées et les tenir à l’écart de la scène politique, les entraîner et les équiper convenablement sur des bases scientifiques modernes, loin de l’improvisation et du tâtonnement. A cet égard, il est impératif que les éléments de nos forces armées se consacrent exclusivement à leur mission sacrée de défense de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale, plutôt que d’être voués au service d’un individu ou d’un groupe.
2- Refuser de confier les missions de sécurité du pays à des forces étrangères – comme le rapportent certaines information– et à s’engager dans des alliances non déclarées qui ne servent que les intérêts exclusifs de ces forces et constituent, en même temps, un appât pour nos ennemis aux aguets et une provocation pour nos populations. Les expériences de pays devenus un champ de bataille doivent, à ce sujet, nous servir de leçon.
3- Procéder à une réforme globale des appareils sécuritaires sur des bases étudiées, les doter en équipements appropriés pour leur permettre de jouer leur rôle et de faire face aux infiltrations qui les gangrènent aujourd’hui et les tenir à l’écart de la politique afin qu’ils veillent à la sécurité des personnes et des biens.
4- Instaurer la justice par une réforme profonde de l’appareil judiciaire et son indépendance, bannir tout règlement de compte politique ou personnel, mettre fin à l’oppression et à la détention arbitraire devenue une pratique du régime actuel ; l’injustice flagrante qui frappe Hanevi Ould Dehah et son confrère Abdel Vettah Ould Abeidna en est une illustration choquante.
5- Le meilleur moyen d’assécher les sources du terrorisme et de l’extrémisme est - entre autres - d’instaurer une bonne gouvernance garante d’une administration saine et capable d’éradiquer la corruption, de veiller à l’équité entre les gens, d’assurer des opportunités de travail équitables, de lever les injustices, de faire sérieusement face à la pauvreté, de mettre un terme à la hausse abusive des prix, de propager les valeurs de tolérance de notre Sainte religion et d’en préserver les fondements et de faire face à la détérioration ostensible de valeurs morales.
6- Frapper d’une main de fer les barons de la drogue et le démanteler leurs réseaux qui mettent en péril le présent et l’avenir de notre pays, comme ils l’ont fait ailleurs dans le monde.
7- Elaborer une stratégie ferme de lutte contre l’immigration étrangère, qui prenne en considération les aspects sécuritaires, économiques et humanitaires et cesser de faire de la Mauritanie un gendarme des portes sud de l’Europe.
8- Coordonner avec les pays de la sous-région, au nord comme au sud, dans le cadre d’une action synergique pour poser des politiques communes de traitement des problèmes liés à l’immigration et aux trafics ; surtout celui de la drogue, qui fournit un terreau favorable au terrorisme et à l’immigration. Il y a lieu aussi de nouer des relations de coopération dans le domaine de l’appui technique avec les partenaires extérieurs.
9- Les députés de l’opposition ont mis à nu, au cours de la dernière session parlementaire, la loi sur le terrorisme démontrant, de façon irréfutable, qu’elle viole la Constitution et les lois relatives à la protection des libertés publiques et individuelles des citoyens. Ils viennent de déposer un recours en annulation de cette loi devant le Conseil Constitutionnel.
10- Demandons-nous, enfin, comment le gouvernement d’un pays qui souffre de tous ces dysfonctionnements politiques, sécuritaires, culturels, économiques et sociaux, peut-il refuser le dialogue qui permet de mobiliser les énergies du pays pour faire face à la situation et persister, au contraire, dans la fuite en avant improvisée et vaine, fondée sur la désinformation et la propagande à deux sous?
Nous mettons en garde, en prenant l’opinion publique à témoin, contre la persistance dans cette voie despotique qui place la sécurité, la souveraineté et l’unité du pays dans l’œil du cyclone et l’expose aux appétits extérieurs.

Nouakchott, le 21 Safar 1431 – 5 février 2010
La Coordination


Samedi 6 Février 2010
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