A
Monsieur le Directeur du journal <HORIZONS>
OBJET : droit de réponse
Monsieur le Directeur, suite à un article paru dans votre journal n° 5173 du jeudi 04/02/2010 sous la rubrique« tribune », Monsieur MOHAMED OULD NANY, chargé de mission au cabinet du Premier Ministre, ancien Ministre réagit à une lettre ouverte que j’ai adressé au SG des Nations unies se rapportant à la situation de calvaire vécue par les Harratines en Mauritanie. A cet effet, je vous demande de faire publier ce droit de réponse.
DROIT DE REPONSE
Tout d’abord, j’exprime tous mes respects et toutes mes hautes considérations à Monsieur le Ministre MOHAMED OULD NANY un des grandes compétences et ressource humaines de notre pays, qui avait brillé, les années passées par ses succès dans la défense des gros dossiers Financiers de la Mauritanie, auprès des bailleurs de fonds.
Monsieur le Ministre, dans votre article, vous avez exprimé une grande inquiétude quand à la demande formulée au Secrétaire général des Nations Unies pour intervenir en vue de la modification de la constitution mauritanienne afin d’inclure de nouvelles clauses reconnaissant les harratines comme communauté distincte de celle des maures.
C’est vrai, cela est certes inquiétant, comme vous, moi aussi je suis inquiet, quand le désespoir arrive à son paroxysme et qu’on ne voit plus le bout du tunnel.
Je suis inquiet pas parce qu’il y a une revendication légitime de cette nature, dictée par un ensemble d’accumulations et de faits écœurants dont l’ampleur et la complexité ont fait débordé le vase. Mais également, parce qu’après 50 années de l’existence de l’Etat nation, nous avons été incapables de cerner les choses dans le bon sens et d’asseoir les fondements de la cohésion sociale et de l’unité nationale, plusieurs fois traversés de cataclysme. Là, l’interrogation qui se pose est pourquoi on est arrivé à ce stade culminant sur un terrain glissant, très glissant ? Ne peuvent répondre à cette question que ceux qui sont au commande de ce pays depuis son existence jusqu’ à nos jours. Les objectifs visés par ce concept est de garantir les droits fondamentaux à tous les citoyens à travers leurs groupes communautaires par notamment l’implication de l’ensemble des forces vives du pays à l’action de développement économique et social en vue du bien être pour tous, l’équité, et la justice, choses qui manquent cruellement aujourd’hui .
Cette vision, contrairement à votre appréhension est largement partagée dans les milieux harratines.
Monsieur le Ministre, ce qui m’a fait plus peur, c’est quand vous dites « la majorité des mauritaniens sont pauvres » et que « cette situation a été bien identifiée dans le programme électoral du président de la république », vous poursuivez … dont la finalité et d’offrir des conditions de vie décente à tous les mauritaniens », cela fait peur parce que ça réaffirme la politique et la vision de l’idéologie du système, basées sur ce même discours stéréotypé.
Il s’agit d’un rejet et d’une occultation du drame que vivent ces harratines, toujours laissés pour compte, cela vient surtout confirmer l’absence de volonté chez les maures de manière générale à œuvrer pour alléger les souffrances des harratines, mais ils persistent à maintenir l’étau et à accentuer l’étouffement.
Vous dites que « je n’ai vu que la moitié vide du verre »et que dans « l’autre moitié remplie se trouve la promotion des représentants de cette frange aux plus hautes charges exécutives, électives, candidature à la présidence (le candidat est arrivé en seconde position, présence significative dans les emplois au niveau de la Fonction Publique, du secteur privé et des grandes sociétés d’Etat (SNIM, SOMELEC, SNDE, PORT) »
Permettez-moi de vous dire que les harratines n’ont jamais disposé de verre ou de récipient rempli ou vide.
La promotion des représentants de cette frange est insignifiante en dehors de quelques rares personnes placées pour les besoins du système, bien qu’ils soient des citoyens ayant le droit d’être nommés sans que cela ne puisse être une aberration ou une affaire qu’on marchande.
Pour ce qui est du candidat à la présidence, moi je suis plus que convaincu qu’il était le gagnant, mais avec la machination du système il s’est trouvé, candidat malheureux.
Les hautes charges exécutives que vous évoquez ne représentent pas le 1/1000 des fonctions et sont soit des fonctions sans importance, soit les harratines qui les occupent ont les pieds et les mains liés sans prérogatives, commandés par des gamins qu’on place sous le nez pour gérer à leur place et leur donner des directives.
La règle est la même aussi bien dans l’administration que dans les corps militaire et paramilitaire.
Je sais en détail ce qui se passe dans toutes les institutions, vous aussi, vous en savez davantage sur l’ampleur des souffrances et des pratiques d’humiliation.
Vous avez aussi parlé des sociétés d’Etat en donnant l’exemple de (SNIM, SOMELEC, SNDE, PORT) sans vous rendre compte qu’il s’agit de Sociétés où les harratines sont le plus affectés par une injustice et une discrimination des plus amples et flagrantes .
Ce que vous ne savez pas peut être, c’est que en ma qualité de SG d’un syndicat, j’ai mis en veilleuse une plainte que j’avais formulée depuis quelque mois et que je devrais adresser à l’organisation syndicale internationale des mines et industries et au BIT au sujet de la discrimination que pratique la SNIM contre les harratines de manière révoltante , cela n’a jamais été exhibé et fait partie des tabous ; sachant que tous les cadres harratines au sein de cette société quelque soient leurs qualifications, compétences ou expériences ne sont jamais promis au grade de cadre ayant la responsabilité et les avantages alloués à ces catégories, ils resteront durant toutes leurs carrières sous le commandement des personnes qu’ils ont eux même formées.
Je vous demande Monsieur le ministre de mener votre propre investigation dans ces trois sociétés que vous avez données comme exemple. Il s’agit d’une situation généralisée, partout on trouve la même chose.
Vous dites « taux de scolarisation élevé », le taux de scolarisation n’a jamais été élevé en tout cas dans les adwabas notre sujet du jour où des milliers des enfants n’ont pas accès à l’école, donc sans avenir. Le peu d’écoles qui existent sont le plus souvent sans maître.
Vous dites : « cette frange dispose d’atouts …notamment l’aptitude au travail et la capacité à tirer profit des opportunités d’emploi tant dans le secteur structuré que le secteur informel ».
Monsieur le Ministre, en lisant ce passage de votre article il est clair que vous voulez dire, les harratines ont ses atouts et aptitudes, qu’ils aillent se débrouiller et nous coller la paix, oui c’est cette idée qui résume à mon avis votre article et c’est dommage.
Vous dites : « toute tentative de rompre la relation séculaire et ombilicale entre les harratines et leurs frères de la communauté arabe est un combat perdu d’avance »… « Les harratines sont et resteront une composante chère et appréciée de cette communauté avec laquelle ils partagent : la religion, la langue, les valeurs culturelles et la communauté d’intérêt et de destin. »
Monsieur le Ministre, mon objectif n’est pas de casser les rapports de coexistence séculaire et ombilicale, mais de mettre fin à une relation tordue, déséquilibrée et compromettante pour les intérêts des harratines en vue de créer de nouvelle bases plus justes, plus cohérentes basée sur le respect réciproque qui préserve les intérêts des uns et des autres.
Permettez moi d’ajouter que le comportement des maures, leurs agressivités (économique, politique, physique) de tous les temps envers les harratines sont aujourd’hui responsables de menace de défection de cette relation à sens unique.
Vous avez dit : « les harratines sont chers à la communauté arabe » …« avec lesquels ils partagent : la religion, la langue, les valeurs culturelles et la communauté d’intérêt et de destin » Vous avez quand même raison de n’avoir pas dit qu’ils partagent les richesses et le pouvoir, les frères maures acceptent de tout partager sauf le gâteau qui reste un domaine réservé.
Le vœu que vous avez exprimé à savoir que vous ne souhaitez pas que « ça ne soit pas l’expression de la conviction de Samory, mais l’effet d’une charge passionnelle non maîtrisée… ».
Cette expression qui m’a fort marqué, prouve combien vous êtes attaché au fondement de la cohésion sociale, lequel fondement est très mal bâti et son édifice n’est plus sécurisant, d’où la nécessité d’une révision de fond en comble, afin qu’il y ait des bases plus solides, qui inspirent confiance et résistent mieux aux séismes, et à même de préserver les intérêts de tous, au sein d’un Etat de droit, fort garantissant les droits et principes fondamentaux à tous les mauritaniens sans distinction aucune ; dans un environnement propice à l’action collective, à la conjugaison des énergies, toutes les énergies en vue du développent de notre cher pays dans l’objectif du bien être et du progrès social pour tous .
Monsieur le Ministre, je suis également très sensible à votre appel « pour l’amour de ce pays et de l’unicité de son destin, dans la diversité, la complémentarité et la cohésion de ses composantes … » … « afin qu’il puisse recadrer ce débat dans l’intérêt de la stabilité, et de la quête de progrès du peuple mauritanien ».
Je me souscris totalement à cette démarche, si elle est sincère, car la Mauritanie est notre chère patrie, nous devons y pouvoir cohabiter en harmonie et en paix, gage de stabilité par la recherche de solutions à tous nos problèmes ayant le courage d’aller au fond des choses avec un esprit de tolérance, d’acceptation de l’autre et de ses droits, en impliquant tous les fils de ce pays dans la gestion de ses affaires en vue de son édification. Nous savons tous que les défis sont multiples et pèsent lourdement ; nous savons aussi que sans la stabilité ; la cohésion et l’unicité, nous ne pouvons pas constituer cette force motrice qu’il nous faut pour notre développent, mais également pour la pérennité de l’Etat nation. La Mauritanie doit être le Miroir de tous les mauritaniens pour s’y voir et s’y retrouver.
La réalisation de ces idéaux est à mon avis possible dans la mesure où chacun y contribuera positivement et de manière franche.
Enfin, je saisis cette occasion pour dire à toutes et à tous, que je ne suis ni raciste, ni chauvin encore moins un étroit, et je n’ai aucune haine ou mépris contre quiconque dans ce pays. J’ai défendu toutes les causes, de toutes nos différentes communautés, et où je me suis toujours investi corps et âme.
J’ai toujours été un des fervents défenseurs de la cause arabe, au plan national comme au plan international. Lors de la guerre de L’Irak j’avais fait plusieurs navettes entre les différents pays du Maghreb pour préparer l’envoi d’un bateau en Irak en vue de briser l’embargo et apporter soutien au peuple Irakien sous les bombes. J’ai plusieurs fois fait l’IRAK avant et pendant la guerre sous le plus haut risque pour la cause arabe, comme j’avais pris part à plusieurs forums dans différents pays arabes (Libye, Syrie, Yémen, soudan … sans parler des pays du Maghreb arabe, toujours pour défendre la cause comme je l’ai plaidée dans d’autres forums internationaux non arabes.
Je reste encore un des fervents défenseurs de cette cause, mais j’ai aussi lutté pour ma propre cause et je continue mon combat pour cette même cause ce dont il ne faut pas m’en vouloir. Pour ceux qui ne le savent pas, j’en ai fait autant pour la cause des Négro-africains.
Nouakchott, le 07/02/2010
SAMORY OULD BEYE
Auteur de la lettre ouverte adressée au SG des Nations Unies
Monsieur le Directeur du journal <HORIZONS>
OBJET : droit de réponse
Monsieur le Directeur, suite à un article paru dans votre journal n° 5173 du jeudi 04/02/2010 sous la rubrique« tribune », Monsieur MOHAMED OULD NANY, chargé de mission au cabinet du Premier Ministre, ancien Ministre réagit à une lettre ouverte que j’ai adressé au SG des Nations unies se rapportant à la situation de calvaire vécue par les Harratines en Mauritanie. A cet effet, je vous demande de faire publier ce droit de réponse.
DROIT DE REPONSE
Tout d’abord, j’exprime tous mes respects et toutes mes hautes considérations à Monsieur le Ministre MOHAMED OULD NANY un des grandes compétences et ressource humaines de notre pays, qui avait brillé, les années passées par ses succès dans la défense des gros dossiers Financiers de la Mauritanie, auprès des bailleurs de fonds.
Monsieur le Ministre, dans votre article, vous avez exprimé une grande inquiétude quand à la demande formulée au Secrétaire général des Nations Unies pour intervenir en vue de la modification de la constitution mauritanienne afin d’inclure de nouvelles clauses reconnaissant les harratines comme communauté distincte de celle des maures.
C’est vrai, cela est certes inquiétant, comme vous, moi aussi je suis inquiet, quand le désespoir arrive à son paroxysme et qu’on ne voit plus le bout du tunnel.
Je suis inquiet pas parce qu’il y a une revendication légitime de cette nature, dictée par un ensemble d’accumulations et de faits écœurants dont l’ampleur et la complexité ont fait débordé le vase. Mais également, parce qu’après 50 années de l’existence de l’Etat nation, nous avons été incapables de cerner les choses dans le bon sens et d’asseoir les fondements de la cohésion sociale et de l’unité nationale, plusieurs fois traversés de cataclysme. Là, l’interrogation qui se pose est pourquoi on est arrivé à ce stade culminant sur un terrain glissant, très glissant ? Ne peuvent répondre à cette question que ceux qui sont au commande de ce pays depuis son existence jusqu’ à nos jours. Les objectifs visés par ce concept est de garantir les droits fondamentaux à tous les citoyens à travers leurs groupes communautaires par notamment l’implication de l’ensemble des forces vives du pays à l’action de développement économique et social en vue du bien être pour tous, l’équité, et la justice, choses qui manquent cruellement aujourd’hui .
Cette vision, contrairement à votre appréhension est largement partagée dans les milieux harratines.
Monsieur le Ministre, ce qui m’a fait plus peur, c’est quand vous dites « la majorité des mauritaniens sont pauvres » et que « cette situation a été bien identifiée dans le programme électoral du président de la république », vous poursuivez … dont la finalité et d’offrir des conditions de vie décente à tous les mauritaniens », cela fait peur parce que ça réaffirme la politique et la vision de l’idéologie du système, basées sur ce même discours stéréotypé.
Il s’agit d’un rejet et d’une occultation du drame que vivent ces harratines, toujours laissés pour compte, cela vient surtout confirmer l’absence de volonté chez les maures de manière générale à œuvrer pour alléger les souffrances des harratines, mais ils persistent à maintenir l’étau et à accentuer l’étouffement.
Vous dites que « je n’ai vu que la moitié vide du verre »et que dans « l’autre moitié remplie se trouve la promotion des représentants de cette frange aux plus hautes charges exécutives, électives, candidature à la présidence (le candidat est arrivé en seconde position, présence significative dans les emplois au niveau de la Fonction Publique, du secteur privé et des grandes sociétés d’Etat (SNIM, SOMELEC, SNDE, PORT) »
Permettez-moi de vous dire que les harratines n’ont jamais disposé de verre ou de récipient rempli ou vide.
La promotion des représentants de cette frange est insignifiante en dehors de quelques rares personnes placées pour les besoins du système, bien qu’ils soient des citoyens ayant le droit d’être nommés sans que cela ne puisse être une aberration ou une affaire qu’on marchande.
Pour ce qui est du candidat à la présidence, moi je suis plus que convaincu qu’il était le gagnant, mais avec la machination du système il s’est trouvé, candidat malheureux.
Les hautes charges exécutives que vous évoquez ne représentent pas le 1/1000 des fonctions et sont soit des fonctions sans importance, soit les harratines qui les occupent ont les pieds et les mains liés sans prérogatives, commandés par des gamins qu’on place sous le nez pour gérer à leur place et leur donner des directives.
La règle est la même aussi bien dans l’administration que dans les corps militaire et paramilitaire.
Je sais en détail ce qui se passe dans toutes les institutions, vous aussi, vous en savez davantage sur l’ampleur des souffrances et des pratiques d’humiliation.
Vous avez aussi parlé des sociétés d’Etat en donnant l’exemple de (SNIM, SOMELEC, SNDE, PORT) sans vous rendre compte qu’il s’agit de Sociétés où les harratines sont le plus affectés par une injustice et une discrimination des plus amples et flagrantes .
Ce que vous ne savez pas peut être, c’est que en ma qualité de SG d’un syndicat, j’ai mis en veilleuse une plainte que j’avais formulée depuis quelque mois et que je devrais adresser à l’organisation syndicale internationale des mines et industries et au BIT au sujet de la discrimination que pratique la SNIM contre les harratines de manière révoltante , cela n’a jamais été exhibé et fait partie des tabous ; sachant que tous les cadres harratines au sein de cette société quelque soient leurs qualifications, compétences ou expériences ne sont jamais promis au grade de cadre ayant la responsabilité et les avantages alloués à ces catégories, ils resteront durant toutes leurs carrières sous le commandement des personnes qu’ils ont eux même formées.
Je vous demande Monsieur le ministre de mener votre propre investigation dans ces trois sociétés que vous avez données comme exemple. Il s’agit d’une situation généralisée, partout on trouve la même chose.
Vous dites « taux de scolarisation élevé », le taux de scolarisation n’a jamais été élevé en tout cas dans les adwabas notre sujet du jour où des milliers des enfants n’ont pas accès à l’école, donc sans avenir. Le peu d’écoles qui existent sont le plus souvent sans maître.
Vous dites : « cette frange dispose d’atouts …notamment l’aptitude au travail et la capacité à tirer profit des opportunités d’emploi tant dans le secteur structuré que le secteur informel ».
Monsieur le Ministre, en lisant ce passage de votre article il est clair que vous voulez dire, les harratines ont ses atouts et aptitudes, qu’ils aillent se débrouiller et nous coller la paix, oui c’est cette idée qui résume à mon avis votre article et c’est dommage.
Vous dites : « toute tentative de rompre la relation séculaire et ombilicale entre les harratines et leurs frères de la communauté arabe est un combat perdu d’avance »… « Les harratines sont et resteront une composante chère et appréciée de cette communauté avec laquelle ils partagent : la religion, la langue, les valeurs culturelles et la communauté d’intérêt et de destin. »
Monsieur le Ministre, mon objectif n’est pas de casser les rapports de coexistence séculaire et ombilicale, mais de mettre fin à une relation tordue, déséquilibrée et compromettante pour les intérêts des harratines en vue de créer de nouvelle bases plus justes, plus cohérentes basée sur le respect réciproque qui préserve les intérêts des uns et des autres.
Permettez moi d’ajouter que le comportement des maures, leurs agressivités (économique, politique, physique) de tous les temps envers les harratines sont aujourd’hui responsables de menace de défection de cette relation à sens unique.
Vous avez dit : « les harratines sont chers à la communauté arabe » …« avec lesquels ils partagent : la religion, la langue, les valeurs culturelles et la communauté d’intérêt et de destin » Vous avez quand même raison de n’avoir pas dit qu’ils partagent les richesses et le pouvoir, les frères maures acceptent de tout partager sauf le gâteau qui reste un domaine réservé.
Le vœu que vous avez exprimé à savoir que vous ne souhaitez pas que « ça ne soit pas l’expression de la conviction de Samory, mais l’effet d’une charge passionnelle non maîtrisée… ».
Cette expression qui m’a fort marqué, prouve combien vous êtes attaché au fondement de la cohésion sociale, lequel fondement est très mal bâti et son édifice n’est plus sécurisant, d’où la nécessité d’une révision de fond en comble, afin qu’il y ait des bases plus solides, qui inspirent confiance et résistent mieux aux séismes, et à même de préserver les intérêts de tous, au sein d’un Etat de droit, fort garantissant les droits et principes fondamentaux à tous les mauritaniens sans distinction aucune ; dans un environnement propice à l’action collective, à la conjugaison des énergies, toutes les énergies en vue du développent de notre cher pays dans l’objectif du bien être et du progrès social pour tous .
Monsieur le Ministre, je suis également très sensible à votre appel « pour l’amour de ce pays et de l’unicité de son destin, dans la diversité, la complémentarité et la cohésion de ses composantes … » … « afin qu’il puisse recadrer ce débat dans l’intérêt de la stabilité, et de la quête de progrès du peuple mauritanien ».
Je me souscris totalement à cette démarche, si elle est sincère, car la Mauritanie est notre chère patrie, nous devons y pouvoir cohabiter en harmonie et en paix, gage de stabilité par la recherche de solutions à tous nos problèmes ayant le courage d’aller au fond des choses avec un esprit de tolérance, d’acceptation de l’autre et de ses droits, en impliquant tous les fils de ce pays dans la gestion de ses affaires en vue de son édification. Nous savons tous que les défis sont multiples et pèsent lourdement ; nous savons aussi que sans la stabilité ; la cohésion et l’unicité, nous ne pouvons pas constituer cette force motrice qu’il nous faut pour notre développent, mais également pour la pérennité de l’Etat nation. La Mauritanie doit être le Miroir de tous les mauritaniens pour s’y voir et s’y retrouver.
La réalisation de ces idéaux est à mon avis possible dans la mesure où chacun y contribuera positivement et de manière franche.
Enfin, je saisis cette occasion pour dire à toutes et à tous, que je ne suis ni raciste, ni chauvin encore moins un étroit, et je n’ai aucune haine ou mépris contre quiconque dans ce pays. J’ai défendu toutes les causes, de toutes nos différentes communautés, et où je me suis toujours investi corps et âme.
J’ai toujours été un des fervents défenseurs de la cause arabe, au plan national comme au plan international. Lors de la guerre de L’Irak j’avais fait plusieurs navettes entre les différents pays du Maghreb pour préparer l’envoi d’un bateau en Irak en vue de briser l’embargo et apporter soutien au peuple Irakien sous les bombes. J’ai plusieurs fois fait l’IRAK avant et pendant la guerre sous le plus haut risque pour la cause arabe, comme j’avais pris part à plusieurs forums dans différents pays arabes (Libye, Syrie, Yémen, soudan … sans parler des pays du Maghreb arabe, toujours pour défendre la cause comme je l’ai plaidée dans d’autres forums internationaux non arabes.
Je reste encore un des fervents défenseurs de cette cause, mais j’ai aussi lutté pour ma propre cause et je continue mon combat pour cette même cause ce dont il ne faut pas m’en vouloir. Pour ceux qui ne le savent pas, j’en ai fait autant pour la cause des Négro-africains.
Nouakchott, le 07/02/2010
SAMORY OULD BEYE
Auteur de la lettre ouverte adressée au SG des Nations Unies