Six mois au noir pour «atteinte aux bonnes mœurs»; six mois de prison pour Hanefi Ould Dahah; une demi-année de pension dans le très sec et rébarbatif pénitencier de Dar-Naïm, le «Guantanamo de Leghreïga». Après avoir purgé sa peine, Hanefi n’est plus en prison : il est maintenant au trou.
La prison est un lieu de détention régi par des textes; le trou, le gnouf est une fosse (commune ou septique) où échoient les victimes de l’arbitraire.
Un juge n’est un juge que quand il applique les lois; il existe bien une différence entre le magistrat et le caporal : le premier se doit d’être aussi vertical qu’un «i» majuscule et on ne demande au second que d’être droit dans ses bottes. Mais quand «la discipline faisant la force principale des armées...» envahit le prétoire, le palais, très vite, se transforme en cour du roi Ubu où on courbe l’échine, on rase le mur et on fait le dos rond.
Ici se lamente la plèbe, là pleurniche le bas peuple alors que plus loin, «tête haute, poitrine bombée, fesses rentrées et talons joints, les bras le long du corps et le petit doigt à la hauteur de la couture du pantalon», l’administrateur de justice prescrit des suppositoires et applique, à doses homéopathiques, des sentences de marmiton.
C’est que la cadence imprimée à cette justice-ci tient de la marche de l’oie, de la danse Mapuka, du rythme «Coumba beuy beuy» et du rap évolutif de la star américaine Bow-Wow où, à défaut d’effets de manches des ténors du Barreau, on voit toutes sortes de «lokho ci kaw» et autres «woyl koum, araahi moulé guérté» quand la flicaille, venue à la rescousse des arrêts qui flanchent, harnachée de cuir et de fer, use de la matraque et abuse de lacrymogène pour réprimer toute velléité de contester une justice qui marque le pas, recule, titube, tangue et avance lourdement sous le poids de ses propres turpitudes : «Waaahéd, ithneyni! Waaahéd, ithneyni!»...
Pour peu, on confondrait notre justice à celle des «Visages Pâles» au temps de «La ruée vers l’or» où la seule loi qui vaille était celle du «Colt, du felt et du lasso».
Plus qu’une ruée, ce fut une véritable curée pendant laquelle on trucida les Mohicans jusqu’au dernier; on massacra les Sioux et les Cheyennes; on pendit les Cherokees et les Navajos; on pourchassa les Iroquois et les Apaches et on parqua le reste de ces nobles et fières tribus de «Peaux Rouges» dans des réserves où on les habitua à la paresse et au tord-boyaux suivant l’adage bien connu que «Le bon Hanefi… euh! euh!... le bon Indien est un Indien mort!».
Ces Indiens-là étaient morts sans défense dans un hallali général; notre Indien à nous, «yallaali», souffre parce qu’il est défendu par tous. Mais aux yeux d’un juge pour qui «tous» équivaudrait à «rien» (lire «tousss»), les moyens de défense et la force de l’argument résonneraient comme le dernier souffle des victimes de la justice-inquisition.
Puisque l’argumentaire du «Mouhaami» (Avocat) ne pèserait pas lourd devant la détermination du «Juge-Rambo II La Mission», faudrait-il alors à cet Indien l’assistance d’un Moulé Hamaar (ânier) dont la verdeur du langage et la solidité du gourdin influeraient, sans doute, sur la religion de certaine cour? «Hi-Han, wola, wola!», s’écrierait mon ami de l’Empire du Milieu.
Libérez Hanefi! Le maintenir en prison c’est perpétuer la dérive et cultiver le déni; trouver une justification à tout «ça» c’est statufier un trou; ceci est inacceptable; cela ne peut aller de paire avec une Mauritanie de droit.
Il faut cesser ce Coupé-Décalé qui ne rime à rien; il faut libérer Hanefi; le libérer tout de suite : la loi le commande, l’équité le dicte; le peuple l’exige et le bon sens le recommande.
Mais enfin, écoutez le cri du peuple et la complainte de sa famille; ou vous faudrait-il le tabala des grands soirs et les petits tambours d’aisselles?
La justice est un mécanisme et non un instrument; elle ne peut s’accommoder de Talion et des calculs d’épicier.
Oh juges d’ici-bas! Oh princes du moment! «N’utilisez pas la force que Dieu vous a donnée contre le peuple; n’utilisez pas cette force contre les pauvres gens! Le pouvoir et les honneurs sont ennemis du bon jugement», disait Omar Khayyam.
Libérez Hanefi, libérez-le, huc et nunc, «Œil pour œil est une solution qui rendra le monde aveugle!» (Mahatma Gandhi).
Par l’olivier, par le figuier et par le mont Sinaï! (feu Habib Ould Mahfoudh)
Libérez Hanefi,
Libérez-le, waaï!
Rachid Ly
Source: Taqadoumy
La prison est un lieu de détention régi par des textes; le trou, le gnouf est une fosse (commune ou septique) où échoient les victimes de l’arbitraire.
Un juge n’est un juge que quand il applique les lois; il existe bien une différence entre le magistrat et le caporal : le premier se doit d’être aussi vertical qu’un «i» majuscule et on ne demande au second que d’être droit dans ses bottes. Mais quand «la discipline faisant la force principale des armées...» envahit le prétoire, le palais, très vite, se transforme en cour du roi Ubu où on courbe l’échine, on rase le mur et on fait le dos rond.
Ici se lamente la plèbe, là pleurniche le bas peuple alors que plus loin, «tête haute, poitrine bombée, fesses rentrées et talons joints, les bras le long du corps et le petit doigt à la hauteur de la couture du pantalon», l’administrateur de justice prescrit des suppositoires et applique, à doses homéopathiques, des sentences de marmiton.
C’est que la cadence imprimée à cette justice-ci tient de la marche de l’oie, de la danse Mapuka, du rythme «Coumba beuy beuy» et du rap évolutif de la star américaine Bow-Wow où, à défaut d’effets de manches des ténors du Barreau, on voit toutes sortes de «lokho ci kaw» et autres «woyl koum, araahi moulé guérté» quand la flicaille, venue à la rescousse des arrêts qui flanchent, harnachée de cuir et de fer, use de la matraque et abuse de lacrymogène pour réprimer toute velléité de contester une justice qui marque le pas, recule, titube, tangue et avance lourdement sous le poids de ses propres turpitudes : «Waaahéd, ithneyni! Waaahéd, ithneyni!»...
Pour peu, on confondrait notre justice à celle des «Visages Pâles» au temps de «La ruée vers l’or» où la seule loi qui vaille était celle du «Colt, du felt et du lasso».
Plus qu’une ruée, ce fut une véritable curée pendant laquelle on trucida les Mohicans jusqu’au dernier; on massacra les Sioux et les Cheyennes; on pendit les Cherokees et les Navajos; on pourchassa les Iroquois et les Apaches et on parqua le reste de ces nobles et fières tribus de «Peaux Rouges» dans des réserves où on les habitua à la paresse et au tord-boyaux suivant l’adage bien connu que «Le bon Hanefi… euh! euh!... le bon Indien est un Indien mort!».
Ces Indiens-là étaient morts sans défense dans un hallali général; notre Indien à nous, «yallaali», souffre parce qu’il est défendu par tous. Mais aux yeux d’un juge pour qui «tous» équivaudrait à «rien» (lire «tousss»), les moyens de défense et la force de l’argument résonneraient comme le dernier souffle des victimes de la justice-inquisition.
Puisque l’argumentaire du «Mouhaami» (Avocat) ne pèserait pas lourd devant la détermination du «Juge-Rambo II La Mission», faudrait-il alors à cet Indien l’assistance d’un Moulé Hamaar (ânier) dont la verdeur du langage et la solidité du gourdin influeraient, sans doute, sur la religion de certaine cour? «Hi-Han, wola, wola!», s’écrierait mon ami de l’Empire du Milieu.
Libérez Hanefi! Le maintenir en prison c’est perpétuer la dérive et cultiver le déni; trouver une justification à tout «ça» c’est statufier un trou; ceci est inacceptable; cela ne peut aller de paire avec une Mauritanie de droit.
Il faut cesser ce Coupé-Décalé qui ne rime à rien; il faut libérer Hanefi; le libérer tout de suite : la loi le commande, l’équité le dicte; le peuple l’exige et le bon sens le recommande.
Mais enfin, écoutez le cri du peuple et la complainte de sa famille; ou vous faudrait-il le tabala des grands soirs et les petits tambours d’aisselles?
La justice est un mécanisme et non un instrument; elle ne peut s’accommoder de Talion et des calculs d’épicier.
Oh juges d’ici-bas! Oh princes du moment! «N’utilisez pas la force que Dieu vous a donnée contre le peuple; n’utilisez pas cette force contre les pauvres gens! Le pouvoir et les honneurs sont ennemis du bon jugement», disait Omar Khayyam.
Libérez Hanefi, libérez-le, huc et nunc, «Œil pour œil est une solution qui rendra le monde aveugle!» (Mahatma Gandhi).
Par l’olivier, par le figuier et par le mont Sinaï! (feu Habib Ould Mahfoudh)
Libérez Hanefi,
Libérez-le, waaï!
Rachid Ly
Source: Taqadoumy