Les choix diplomatiques de la Mauritanie On n'y comprend que dalle !



Les choix diplomatiques de la Mauritanie On n'y comprend que dalle !
La politique étrangère de la Mauritanie est aujourd'hui confrontée à moult défis, dans un environnement international de plus en plus complexe. Au bipolarisme est-ouest, a succédé un autre plus sournois qui divise le monde arabe entre "Forces de résistance" et "Forces modérées", dans un Proche et Moyen-Orient rempli de susceptibilités et d'archaïsmes.
Comment en effet approcher l'Iran sans fâcher l'Egypte ou l'Arabie Saoudite, deux puissances régionales déjà fortement remontées contre ce "petit pays arabe" rebelle qu'est la Mauritanie, auteur d'une relation interdite avec Israël et qui ose nommer une femme à la tête de sa diplomatie ? Le voyage au cœur de Téhéran, Mohamed Ould Abdel Aziz l'a pourtant fait, jetant une pierre de plus dans une zone hyper sensible où se joue l'essentiel de la joute politique internationale. Tous les spécialistes sont d'avis que la prochaine guerre que déclenchera Israël sous le parapluie américain sera meurtrière et n'épargnera aucun pays de la région. Une attaque contre l'Iran, la Syrie, Gaza ou le Sud Liban embrasera tout le golfe arabique, jusqu'à la Sibérie et peut-être même au-delà. L'Iran a mis en garde les pays arabes contre toute attaque qui le viserait à partir des bases américaines installées dans leur territoire.

Dans quelle logique peut-on ainsi insérer le voyage de Mohamed Ould Abdel Aziz à Téhéran ? Dans cette d'une diplomatie de bons offices pour amener l'Iran à plus de conciliation sur son programme nucléaire ou dans celle du simple mercantilisme politique ?

Est-ce la même logique qui a poussé le Président Mohamed Ould Abdel Aziz à interdire à son ministre de la Communication de participer à la rencontre des ministres arabes réunis au Caire pour exclure la chaîne iranienne "Al Alam" de Nilsate et d'Arabsate ? Cette absence aurait en tout cas suscité le courroux du président égyptien Hosni Moubarrak qui, selon certaines sources d'information, aurait interdit à l'avion du président Ould Abdel Aziz de survoler son pays lors de son voyage retour de Téhéran.

La peur de choisir entre plusieurs options serait également la principale cause de l'absence du Président Ould Abdel Aziz au Sommet de l'Union Africaine qui s'est ouvert dimanche 31 janvier 2010 à Addis-Ababa. Il fallait en effet fuir le bras-de-fer qui allait opposer le groupe de l'Afrique Australe au président libyen Mouammar Kadhafi, arc-bouté sur le fauteuil de la présidence de l'UA. En effet, le Chef de la révolution libyenne aurait fait des pieds et des mains, engageant un véritable ballet diplomatique auprès des présidents africains amis, pour son maintien, contre la volonté des pays de l'Afrique Australe qui avait déjà désigné le président Bingu Wa Mutharika de Malawi pour lui succéder.

Il fallait aussi se dérober aux deux rencontres informelles prévues en marge du Sommet, dont l'une avec le Président Sahraoui Mohamed Abdelaziz, dans un contexte de plus en plus tendu au Sahara Occidental que le Maroc continue de réclamer. Il faut dire qu'un véritable coup de grisou assombrit d'ailleurs depuis quelque temps le ciel entre Nouakchott et Alger, consécutivement aux rapprochements feutrés entre le nouveau pouvoir en Mauritanie et les autorités de Rabat. L'autre rencontre gênante est celle qui devait réunir le président Ould Abdel Aziz et le Premier ministre espagnol José Louis Rodriguez Zapatero, dont le pays assure pourtant la présidence actuelle de l'Union Européenne. Là aussi, les arguments auraient manqué face à un Espagne qui cherche à récupérer ses otages, en passant par Nouakchott qui devait payer un lourd tribut au passage en libérant quelques irréductibles éléments d'Al Qaïda détenus dans ses prisons. Parmi eux, des éléments accusés de meurtre sur des ressortissants français et un Américain.

La diplomatie étant l'art de l'équilibre, les choix sont graves. Un mot, une attitude ou un geste équivoque peut être lourd de conséquences. Cet art de dire oui quand on veut dire non et où il faut constamment ménager le chou et la chèvre, requiert un sens élevé de sagesse et de clairvoyance, mais surtout un grand flair et un sens divinatoire élevé.

Dans un contexte de mondialisation, la diplomatie exerce une fonction non moins importante et montre à chaque Etat qu'il n'est pas seul au monde et que ses décisions sont passées au crible ailleurs.

La politique étrangère doit être capable de faire face aux mutations rapides qui caractérisent la scène internationale. Elle requiert une grande aptitude à se mouvoir en interaction avec les changements internationaux et les défis majeurs qu'affronte le monde contemporain.



Source: L'authentique

Mardi 2 Février 2010
Boolumbal Boolumbal
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