Les défis et perspectives de la sécurité en Afrique débattus à Marrakech



Les défis et perspectives de la sécurité en Afrique débattus à Marrakech
Le premier symposium international sur la sécurité en Afrique s’est tenu du 28 au 30 janvier à Marrakech, une très belle et mythique ville du Maroc. Organisé par la Fédération Africaine d’Etudes Stratégiques (FAES) et le Centre Marocain d’Etudes Stratégiques (CMES), la rencontre a réuni plus de 150 experts civils et militaires...

...venant de plus de 60 pays, dont, 41 d’Afrique. Des experts Africains, Américains, Européens et Asiatiques ont échangé trois jours durant, sur les enjeux sécuritaires, économiques et environnementaux, approfondissant ainsi la réflexion sur les mécanismes d’action et de coopération susceptibles d’apporter des réponses aux défis et menaces.
Ouvrant le 28 janvier les travaux du symposium au gigantesque complexe Hôtelier Médina Asni, le Pr Mohamed Benhammou président de la FAES a appelé à des échanges pour relever le maximum de visions sur les questions de sécurité et les menaces qui pèsent sur l’Afrique ainsi qu’à l’élaboration d’une vision commune, proche de la réalité africaine pour trouver des solutions aux attentes . La première séance plénière du symposium a été placée sous le thème : « Les menaces et vulnérabilités sécuritaires en Afrique». Des intervenants ont mis en relief que l’Afrique même si elle n’est pas un Continent en guerre, reste prés de 50 années après l’indépendance, le foyer d’un grand nombre de conflits en glissant depuis les années 90 dans des guerres ouvertes comme celles de la région des Grands Lacs, du Liberia, de la Sierra Leone, ainsi que des conflits de profils différents avec des «Etats fragiles» .
A cette réalité -notent les experts-, viennent se greffer des menaces d’insécurité de nature transversale, d’envergure transnationale ou transrégionale, tels que les soulèvements rebelles, les trafics illicites, la criminalité organisée, les défis environnementaux ou les menaces maritimes comme la piraterie et les changements anti-constitutionnels.
Les intervenants ont appelé à se pencher sur les causes internes de ces menaces ainsi que sur leurs causes extérieures. Fustigeant les changements anti-constitutionnels le ministre centrafricain de l’administration territoriale qui s’exprimait en séance plénière a appelé les oppositions africaines «à cesser de susciter des coups d’état » et «à utiliser les fonds collectés, non pas pour financer des rebellions, mais pour s’attirer des militants à travers des réalisations et des micros projets».
Le ministre guinéen de la jeunesse qui lui a succédé a appelé, à donner des perspectives à la jeunesse, autres que le chômage et la paupérisation, qui font le lit de la violence.
Plusieurs autres intervenants se sont exprimés durant cette très riche première journée du symposium, avec des contributions comme celles du général Richard Sherlok qui représentait le patron d’Africom, suivi d’un un haut responsable du ministère chinois des affaires étrangères ainsi que M Salvatore Yaccolini vice- président de la commission sécurité et justice du parlement européen et de Mme Jennifer Townson directrice Afrique au Foreign Commonwealth Office
«Litiges territoriaux et soulèvements rebelles», tel était le thème d’un exposé présenté
par un expert sénégalais de très haut niveau , exposé, qui a permis présenter les
caractéristiques des rébellions et l’étude géographique et spatiale des soulèvements.
L’expert a indiqué que les appellations des insurgés différent selon la zone géographique : (combattants, guérillero, moudjahiddine, taliban, salafiste, rebelle, etc…) mais présentent des traits communs en Afrique. Ces traits communs sont la présence d’une figure centrale ou charismatique, des opérations dans les zones adossées aux frontières, souvent mal contrôlées ou incontrôlables, des Etats soupçonnés de soutenir les insurgés derrière les lignes frontalières,et des medias qui leur taillent une ligne politique.
Et d’ajouter que les soulèvements rebelles qui expriment toujours une motivation d’objectif politique de prise de pouvoir ont des moyens de survie qui tournent autour de divers trafics (drogue, armes, migration illégale, etc…)
Ces soulèvements a-t-il ajouté ont une nuisance qui hante autant les pays du sud que le monde développé et peuvent durer plusieurs générations. A chaque fois qu’ils sont soupçonnés de disparition, ils survivent, en faisant appel à des ressources financières provenant d’une délinquance de droit commun. Les rebellions a-t-il précisé, fragilisent les fondements l’Etat et sa légitimité politico-économique, en vidant le projet national de sa substance
Une approche globale du phénomène a été donc défendue par l’expert. Elle va de la sensibilisation, à l’usage de la force et nécessite un concept de dispositif juridique d’exception pour faire face à la spécificité de la menace. Les facteurs clés d’une enquête rebelle ou terroriste restent l’analyse financière, l’étude de l’infrastructure économique, le style de vie des membres, a-t-il estimé soulignant l’urgence de fédérer les énergies entre les pays amis afin de se doter des outils nécessaires pour l’analyse et la lutte contre les rébellions, le banditisme transnational ou transfrontalier et le terrorisme.
Plusieurs autres exposés ont été présentés par un panel d’experts. Ils avaient pour thèmes : «Les Défis environnementaux pour la sécurité en Afrique », «la Piraterie», «La Mondialisation de l’Insécurité», «AlQaida au Sahara : La menace terroriste en Afrique», «Le Terrorisme et criminalités transnationales», «Les initiatives contre terroristes africaines », «Terrorisme et contrôle des zones désertiques», «Démographie, jeunesse et stabilité sociale et politique» et «Drogue : Défi sécuritaire et Sanitaire».
La première journée du symposium a été difficilement clôturée, les participants voulaient continuer en salle même à la tombée de la nuit, tellement les échanges étant intenses et profonds. Mais les organisateurs du symposium avaient prévu un dîner officiel au «Restaurant Al Anbar» de Marrakech, avec une soirée récréative fortement appréciée par les convives, dont quelques généraux d’armées africaines.
Le 29 janvier, les participants ont repris leurs séances de travail pour discuter du thème du jour : «La Prévention et gestion des conflits » avec pour modérateur M. Modibo Goita conseiller DEM à l’état-major général des Armées du Mali.
Plusieurs exposés seront présentés lors de cette seconde journée. Parmi lesquels : «Les sources et causes des conflits » par Abdi Hussein Ahmed de Djibouti, «Le rétablissement et le maintien de la paix » par Catherine Schneider de France, « La promotion d’une paix durable» par Elie Oueifio de Centrafrique et «Le rôle des organisation régionales africaines dans le maintien de la paix» par un panel d’experts dont Poussi Sawadogo du Burkina Faso et Mme Nezha Alaoui Mhamdi du Maroc.
Des groupes de discussions ont été également constitués sur les thèmes de «l’Immigration illégale et le trafic d’êtres humains », «La sécurité des eaux territoriales et la réglementation des industries de la pêche» un thème marqué par l’intervention appréciée de notre compatriote le Colonel Boukhary Ould Ahmedou conseiller du chef d’état-major de l’armée mauritanienne.
Les groupes de discussion ont également examiné le thème «Pandémies du Sida et de virus VIH».
Dans l’après-midi d’autres thèmes ont été largement débattus par les participants Il s’agissait de sujets comme : «La Gouvernance du secteur de la sécurité en Afrique », «La Reforme du secteur de la sécurité », «Les Relations civilo-militaires» et «Les droits humains et conflits armés en Afrique ».
La soirée était marquée par un dîner Gala, une soirée « Fantasia » où les participants ont été ravis à la fois par la qualité du méchoui ainsi que les prouesses des cavaliers marocains
Le 30 janvier, c’était la cérémonie de clôture du premier symposium international sur la sécurité en Afrique. Les participants ont appelé à la création d’un réseau de centres de recherches géopolitiques et sécuritaires et au renforcement de la coopération anti- terroriste ainsi qu’a la tenue d’un sommet mondial sur la piraterie devenue une menace majeure dans l’espace maritime africain.
Ils ont appelé à tenir le Symposium sur une base annuelle et souligné la nécessité d’œuvrer pour le renforcement de la coopération judicaire et policière ainsi qu’à l’adoption des législations sur l’exploitation des ressources halieutiques et leur surveillance..
Les participants ont recommandé la promotion d’une sécurité durable travers le développement de la sécurité culturelle, en réconciliant les ethnies et en apaisant les tensions, ainsi qu’à l’adaptation des outils de défense à l’évolution des menaces.
Les recommandations adressées aux organisations sous régionales et régionales ont mis l’accent sur la promotion des intérêts communs.
Un appel a été lancé pour la mise en place des structures de médiation tels que les groupes de sages, aptes à repenser l’Afrique et à rendre des arbitrages entre Etats, ainsi que des mécanismes destinés à soutenir la reconstruction des Etats dévastés par les guerres.

L’aprés-midi du 30 janvier une visite guidée était organisée à Marrakach au profit des participants au cours de laquelle ils visiteront la Mosquée "El Koutoubia", un marché populaire et plusieurs vestiges des périodes d ’"El Mourabitounes" et de leurs successeurs "Almohades" et "Saadiens".

Le Maroc, c’est aussi, des millenaires d’histoire!

IOM

Source: Tahalil

Mercredi 3 Février 2010
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