Les mauritaniens de l'extérieur sur la voie du retour?



Les mauritaniens de l'extérieur sur la voie du retour?
L'appel lancé par le président Mohamed Abdel Aziz aux médecins mauritaniens à l'extérieur a été abondamment commenté dans beaucoup de foyers abritant nos ressortissants à l'étranger. Cet appel rejoint ceux lancés il y a quelques années par beaucoup de présidents africains, mais restés sans suite faute de mesures d'appuis.

Combien d'africains bien formés vivent aujourd'hui en Europe alors que leurs payent payent des millions pour acheter les services d'un consultant moyen et sans connaissances réelles du continent? En France, un porte-parole de l'extrême droite s'était emparé du dossier par une célèbre déclaration : "le médecin béninois est plus utile au Bénin qu'en France ".

Que dire donc de l'ingénieur agronome africain, aujourd'hui docker à Roissy, du docteur en économie, aujourd'hui chauffeur et de cet ancien haut fonctionnaire du ministère du commerce, reconverti aujourd'hui dans le gardiennage? Il y a au niveau de nos diasporas une forte déperdition de valeur.

La perte est séche non seulement pour l'Etat qui a contribué à la formation de ces jeunes avant presque de les pousser à l'exil, mais aussi pour les personnes elles-même, obligées de lutter pour survivre dans des environnements hostiles, loin de la chaleur du pays. C'est pourquoi cet appel présidentiel quoique encore non accompagné de gestes concrets, a été favorablement reçu.

Mais pour que le retour soit effectif, force est de le dire, le président de la république doit poursuivre les réformes en profondeur. Héritier d'un système administratif corrompu, où les recrutements se faisaient sur des bases d'affinités, Abdel Aziz n'a pas le choix. Il doit bousculer une caste de priviligiés qui a pris en otage l'administration et exlue le mérite conféré par le diplôme et l'expérience.

En instaurant des critères objectifs de recrutement, et en garantissant les libertés publiques (celle par exemple de ne pas se faire racketter par un simple agent de police à 11 heures du soir), en luttant contre l'insécurité sous toutes ses formes, le président parviendra sans doute à extirper le pays de vieilles logiques stériles. Le laissera-t-on faire?

M.S

Source : Cridem.

Vendredi 5 Février 2010
Boolumbal Boolumbal
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