Le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, accompagné d’une forte délégation, s’est rendu en Turquie et en Iran, pour une visite de travail et d’amitié de plusieurs jours. Il est revenu, hier mercredi 27 janvier 2010, dans l’après midi, à Nouakchott. Un déplacement à la fois politique, diplomatique et économique, qui déroule ses différentes séquences pendant près d’une semaine, du jeudi 21 au mardi 26 janvier. Le fait marquant de ce voyage aura été incontestablement l’étape iranienne, avec notamment la signature d’une convention et de deux mémorandums d’entente. Des outils juridiques et diplomatiques qui devraient avoir pour effet immédiat l’instauration d’une véritable coopération bilatérale entre les deux pays.
Au moment où les ministres arabes de l’information prenait la décision, ô combien significative! de bloquer la diffusion de la chaine de télévision iranienne Al Alam sur Arab Sat (une réunion à laquelle le ministre de l’information était prié, à la dernière minute, de ne pas assister), le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, se trouvait en visite officielle en Iran où il a été chaleureusement reçu par toutes les grandes personnalités de la république islamique : Ali Khamenei, Ahmadinejad et plusieurs autres personnalités persanes…
Beaucoup d’observateurs continuent à s’interroger à propos de l’impact que pourrait produire un rapprochement de Nouakchott avec Téhéran sur nos relations avec les pays du Golfe et, surtout, sur les financements de certains projets par des capitaux du Golfe. Il semblerait que la visite surprise du ministre émirati à Nouakchott avait pour principal objectif de dissuader le président Aziz de se rendre en Iran. La partie mauritanienne, assurent des sources diplomatiques arabes, aurait répondu par l’affirmative…
Il est difficile en effet de lire correctement la diplomatie du système Aziz si on se base seulement sur les critères d’équilibre traditionnel. Sinon comment peut-on accepter que cet homme, se présentant comme allié sûr des occidentaux, puisse-t-il se hasarder à entretenir des relations avec leur ennemi numéro Un : L’Iran…
De toutes les façons, la visite du président en Iran paraît être une réussite éclatante, du moins sur le plan de la coopération. Une orientation qui ressort nettement des déclarations des présidents Mohamed Ould Abdel Aziz et Mahmoud Ahmedinejad. Une démarche qui répond à un « devoir : œuvrer au rapprochement de deux peuples unis par une communauté de destin, de religion et qui militent pour le triomphe de la même cause » selon Mohamed Ould Abdel Aziz.
Même écho du côté du président iranien, qui parle de pays puisant la source de leurs bonnes relations « dans la foi et les valeurs islamiques de leurs peuples ».
Le résultat est l’ouverture de représentations diplomatiques réciproques à Nouakchott et Téhéran.
De manière plus concrète, les protocoles d’accord signés lors de cette visite portent sur la coopération dans les domaines « de la recherche géologique et minière, de la surveillance maritime et côtière » pour le premier.
Quant au deuxième, il prévoit une assistance iranienne en matière de « d’enseignement, de transfert de technologie » en plus d’un échange de données scientifiques et de laboratoire.
Du coup, la Banque Iranienne pour le Développement et l’Export (BIDE) va prendre pied en Mauritanie grâce à l’ouverture annoncée d’une ligne de crédit pour financer toute une série de projets « extension du réseau de transports urbain au cours des trois prochains mois, avec la mise en place de 500 taxis et 250 bus, extension des capacités de stockage des installations pétrolières du Port Autonome de Nouakchott (PAN), réalisation d’une route entre les localités de Nema Et Bassiknou- frontalière du Mali, construction de digues pour la gestion des ressources en eau dans les régions agropastorales, et enfin construction d’un port de pêche artisanale avec une usine de traitement de poissons ».
D’où le sentiment d’un voyage utile et fructueux, qui vient couronner l’appui politique de la République Islamique d’Iran suite au coup d’état du 6 août 2008 et l’annonce du gel des relations diplomatiques entre la Mauritanie et Israël, fortement réclamée par l’opinion nationale. Stratégie diplomatique d’un nouveau régime militaire menacé d’isolement politique et diplomatique, et d’un étouffement économique par les traditionnels partenaires occidentaux, un peu trop « attachés » à l’ordre constitutionnel et à une démocratie parfois purement formelle.
La réalisation des projets inscrits dans les différents protocoles de coopération paraphés à l’issue de cette visite devrait donc être à l’origine d’une pluie de financements iraniens en faveur de l’économie mauritanienne.
Il est bien loin donc le temps où, emporté par la fièvre du nationalisme et de la solidarité arabe, au détriment de la communauté de religion, le pouvoir en place à Nouakchott soutenait la sanglante aventure du défunt dictateur irakien Saddam Hussein contre le régime des mollahs de la République islamique, pourtant victime d’agression. Et voilà qu’une trentaine d’années après, le vent de l’histoire a tourné.
L’exemple sénégalais
Cette évolution positive des rapports entre Nouakchott et Téhéran devrait avoir pour conséquence le renforcement de la présence économique iranienne dans la sous région.
En effet, la République Islamique d’Iran est fortement implantée au Sénégal, notamment dans le domaine de l’industrie automobile et de la distribution des produits pétroliers.
Ainsi, les taxis iraniens, véhicules à essence, sont actuellement très célèbres à Dakar.
Cette coopération entre le Sénégal et l’Iran s’est bien consolidée à la faveur de la tenue, à Dakar, du dernier sommet de l’OCI.
Le même type de coopération iranienne, à quelques exceptions près, est en train d’être réédité avec la Mauritanie. Les voitures taxis en question sont des véhicules du type Peugeot 406 essence, montés en Iran et des bus Hyundai. Ils ne consomment pas beaucoup trop de carburant et ont l’avantage d’être assez connus dans notre pays. Il ne s’agit pas, le cas échéant, d’un don iranien direct. Il s’girait plutôt d’une ligne de crédit mise à la disposition d’une entreprise mauritanienne qui est en train de voir le jour et qui appartient à des privés nationaux qui auront à rembourser le principal, sans intérêt, à la partie iranienne au cours d’un délai déterminé. En contre partie, l’entreprise s’engage à vendre les véhicules aux transporteurs mauritaniens à des conditions très favorables pour le remboursement.
Une manière de pousser les opérateurs dans le secteur à renouveler le parc automobile vétuste du transport urbain et péri urbain.
Cheikh Sidya
Source: Biladi
Au moment où les ministres arabes de l’information prenait la décision, ô combien significative! de bloquer la diffusion de la chaine de télévision iranienne Al Alam sur Arab Sat (une réunion à laquelle le ministre de l’information était prié, à la dernière minute, de ne pas assister), le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, se trouvait en visite officielle en Iran où il a été chaleureusement reçu par toutes les grandes personnalités de la république islamique : Ali Khamenei, Ahmadinejad et plusieurs autres personnalités persanes…
Beaucoup d’observateurs continuent à s’interroger à propos de l’impact que pourrait produire un rapprochement de Nouakchott avec Téhéran sur nos relations avec les pays du Golfe et, surtout, sur les financements de certains projets par des capitaux du Golfe. Il semblerait que la visite surprise du ministre émirati à Nouakchott avait pour principal objectif de dissuader le président Aziz de se rendre en Iran. La partie mauritanienne, assurent des sources diplomatiques arabes, aurait répondu par l’affirmative…
Il est difficile en effet de lire correctement la diplomatie du système Aziz si on se base seulement sur les critères d’équilibre traditionnel. Sinon comment peut-on accepter que cet homme, se présentant comme allié sûr des occidentaux, puisse-t-il se hasarder à entretenir des relations avec leur ennemi numéro Un : L’Iran…
De toutes les façons, la visite du président en Iran paraît être une réussite éclatante, du moins sur le plan de la coopération. Une orientation qui ressort nettement des déclarations des présidents Mohamed Ould Abdel Aziz et Mahmoud Ahmedinejad. Une démarche qui répond à un « devoir : œuvrer au rapprochement de deux peuples unis par une communauté de destin, de religion et qui militent pour le triomphe de la même cause » selon Mohamed Ould Abdel Aziz.
Même écho du côté du président iranien, qui parle de pays puisant la source de leurs bonnes relations « dans la foi et les valeurs islamiques de leurs peuples ».
Le résultat est l’ouverture de représentations diplomatiques réciproques à Nouakchott et Téhéran.
De manière plus concrète, les protocoles d’accord signés lors de cette visite portent sur la coopération dans les domaines « de la recherche géologique et minière, de la surveillance maritime et côtière » pour le premier.
Quant au deuxième, il prévoit une assistance iranienne en matière de « d’enseignement, de transfert de technologie » en plus d’un échange de données scientifiques et de laboratoire.
Du coup, la Banque Iranienne pour le Développement et l’Export (BIDE) va prendre pied en Mauritanie grâce à l’ouverture annoncée d’une ligne de crédit pour financer toute une série de projets « extension du réseau de transports urbain au cours des trois prochains mois, avec la mise en place de 500 taxis et 250 bus, extension des capacités de stockage des installations pétrolières du Port Autonome de Nouakchott (PAN), réalisation d’une route entre les localités de Nema Et Bassiknou- frontalière du Mali, construction de digues pour la gestion des ressources en eau dans les régions agropastorales, et enfin construction d’un port de pêche artisanale avec une usine de traitement de poissons ».
D’où le sentiment d’un voyage utile et fructueux, qui vient couronner l’appui politique de la République Islamique d’Iran suite au coup d’état du 6 août 2008 et l’annonce du gel des relations diplomatiques entre la Mauritanie et Israël, fortement réclamée par l’opinion nationale. Stratégie diplomatique d’un nouveau régime militaire menacé d’isolement politique et diplomatique, et d’un étouffement économique par les traditionnels partenaires occidentaux, un peu trop « attachés » à l’ordre constitutionnel et à une démocratie parfois purement formelle.
La réalisation des projets inscrits dans les différents protocoles de coopération paraphés à l’issue de cette visite devrait donc être à l’origine d’une pluie de financements iraniens en faveur de l’économie mauritanienne.
Il est bien loin donc le temps où, emporté par la fièvre du nationalisme et de la solidarité arabe, au détriment de la communauté de religion, le pouvoir en place à Nouakchott soutenait la sanglante aventure du défunt dictateur irakien Saddam Hussein contre le régime des mollahs de la République islamique, pourtant victime d’agression. Et voilà qu’une trentaine d’années après, le vent de l’histoire a tourné.
L’exemple sénégalais
Cette évolution positive des rapports entre Nouakchott et Téhéran devrait avoir pour conséquence le renforcement de la présence économique iranienne dans la sous région.
En effet, la République Islamique d’Iran est fortement implantée au Sénégal, notamment dans le domaine de l’industrie automobile et de la distribution des produits pétroliers.
Ainsi, les taxis iraniens, véhicules à essence, sont actuellement très célèbres à Dakar.
Cette coopération entre le Sénégal et l’Iran s’est bien consolidée à la faveur de la tenue, à Dakar, du dernier sommet de l’OCI.
Le même type de coopération iranienne, à quelques exceptions près, est en train d’être réédité avec la Mauritanie. Les voitures taxis en question sont des véhicules du type Peugeot 406 essence, montés en Iran et des bus Hyundai. Ils ne consomment pas beaucoup trop de carburant et ont l’avantage d’être assez connus dans notre pays. Il ne s’agit pas, le cas échéant, d’un don iranien direct. Il s’girait plutôt d’une ligne de crédit mise à la disposition d’une entreprise mauritanienne qui est en train de voir le jour et qui appartient à des privés nationaux qui auront à rembourser le principal, sans intérêt, à la partie iranienne au cours d’un délai déterminé. En contre partie, l’entreprise s’engage à vendre les véhicules aux transporteurs mauritaniens à des conditions très favorables pour le remboursement.
Une manière de pousser les opérateurs dans le secteur à renouveler le parc automobile vétuste du transport urbain et péri urbain.
Cheikh Sidya
Source: Biladi