Des leaders de l'opposition appartenant au parti ADIL, à l'Alternative et au RPM cherchent depuis quelques jours le moyen de recentrer leurs activités politiques dans un nouveau cadre plus à même de donner l'efficacité nécessaire à leur action future.
C'est au cours d'une réunion qui a regroupé Ahmed Ould Sidi Baba, Boïdiel Ould Houmeid, Yahya Ould Ahmed Waghef, (Adil), Mohamed Yehdhih Ould Moctar El Hacen (Alternative) et Louleid Ould Weddad (RPM), en plus du groupe composé de Bebahah Ould Ahmed Youra, Moussa Fall et Ba Aliou Ibra que la question d'un possible recentrage politique a été débattue.
Si le principe (constitution d'une nouvelle force politique) a été retenu, c'est la forme à donner à ce regroupement qui pose encore problème dans ce groupe d'hommes politiques connus pour leur connaissance du terrain. Lors de la dernière réunion tenue dans la soirée de lundi, plusieurs propositions ont été faites pour trouver la formule qui arrangerait tout le monde.
L'idée de créer un front, à l'image de celui que forme aujourd'hui la coalition entre le FNDD et le RFD a été envisagée. Une option qui, si elle est retenue, prouverait de manière explicite que l'opposition au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz est en train de perdre son semblant de cohésion. Par un tel regroupement, alors qu'ils ont déjà de fortes affinités avec les autres formations de l'opposition, ces leaders politiques chercheraient à avoir leur mot à dire et à se positionner en tant que groupe autonome capable du meilleur comme du pire.
L'autre alternative serait d'entrer dans le Front de l'opposition comme une entité à part et œuvrer à occuper les avant-postes, exactement à l'image de ce que l'Union pour la République (UPR) est en train de réaliser au sein de la majorité ! Une ambition que n'accepterait ni l'APP de Messaoud Ould Boulkheir, le président de l'Assemblée nationale, ni Ahmed Ould Daddah, qui se considère toujours comme le chef de file de l'opposition tant qu'une nouvelle élection ne viendra pas détrôner le RFD au niveau du Parlement.
Mais l'option la plus sérieuse consiste à former, carrément, un parti politique ! C'est le meilleur moyen, pense-t-on, pour s'exprimer librement, focaliser les efforts sur une action commune et s'inscrire dans la perspective d'élections législatives qui pointent à l'horizon dans moins d'une année. Une telle optique conduira inévitablement à la dissolution de l'Alternative, du RPM et de Adil. Mais elle posera aussi le délicat problème de prééminence politique entre des leaders qui, tout en étant opposés au pouvoir du président Aziz, n'ont ni les mêmes visées ni les mêmes ambitions.
Si l'on peut considérer que Louleid Ould Weddad, Mohamed Yehdhih Ould Moctar El Hacen et Ahmed Ould Sidi Baba sont de farouches opposants à Ould Abdel Aziz, ce n'est pas vraiment le cas de l'ex-Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghef et de Boïdiel Ould Houmeid. L'actuel président de la République semble reprocher aux trois premiers leur promiscuité évidente avec l'ex-président Taya mais on ne peut pas dire qu'ils ne le lui rendent pas bien. Même quand il faisait encore partie de la majorité du HCE (Haut Conseil d'Etat), Louleid Ould Weddad manquait visiblement d'enthousiasme, comme s'il savait qu'en tant qu'ancien bras droit de Maaouiya, il n'avait aucune chance de faire partie du nouveau sérail de son tombeur. D'aucuns pensent que le cas du troisième homme le plus farouchement opposé au président Aziz, Ahmed Ould Sidi Baba, s'inscrit dans le même registre. A la guerre comme à la guerre, l'échange " d'amabilités " entre l'actuel président et le cousin de l'ancien transcende la question même de la rivalité politique.
On ne peut pas dire la même chose du duo Waghef-Boïdiel, deux hommes qui ont fréquemment rencontré le président Aziz, avant, pendant, et après la " Rectification ". Sans toutefois accepter de rouler pour lui. Question de principes ou de calculs politiques ? C'est selon.
Toujours est-il que le nouvel attelage ne verra le jour que si le terrain est bien balisé pour aplanir les divergences quant à l'approche et aux objectifs. Il s'agira, dans les faits, de savoir si l'objectif de cette Troisième voie est de s'opposer réellement au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz, en vue de précipiter sa chute, de faire en sorte qu'il perde l'estime des populations et ne parvient pas à rempiler en 2014, ou si on veut tout simplement montrer ses biceps pour obliger le régime à daigner s'ouvrir à la nouvelle force politique.
Dans un cas comme dans l'autre, la partie est loin d'être gagnée d'avance. Pour monter au front, il faut de la ressource. Il ne s'agit pas de se lancer dans une guerre des tranchées mais de mettre en place une nouvelle stratégie capable de faire gagner des batailles avant la prochaine élection présidentielle.
C'est ce qui justifie, aux yeux de certains observateurs, le remue-ménage politique actuel devant permettre à ces leaders politiques de pouvoir se lancer à temps et se positionner juste avant l'échéance des législatives de décembre 2010. Une élection qui donnera sans doute l'occasion à toutes les forces politiques, de la majorité et de l'opposition, de remiser à zéro pour pouvoir prouver leurs poids dans un contexte démocratique apaisé.
L'intérêt d'une telle élection n'échappe à personne, si l'on arrive à persuader le pouvoir de la nécessité d'interdire les candidatures indépendantes. Une proposition allant dans ce sens a, on se le rappelle, été faite lors des Journées de Réflexion de la Majorité présidentielle. Elle devrait permettre aux partis politiques de se mesurer, pour la première fois, dans un cadre assaini des particularismes, même si la question de la représentation tribale et régionale pèsera toujours sur le choix des électeurs et les intérêts du pouvoir central.
S'il faut que le pouvoir mette tout en œuvre pour entretenir la flamme du " changement constructif ", l'adhésion des populations au programme du " président des pauvres " et le soutien de la communauté internationale à la lutte contre le terrorisme, la stratégie de reflux des immigrés clandestins et le financement du développement, c'est aux autres de refonder l'opposition et de la revigorer. Il faut, pour cela, savoir profiter de la " baisse de tension " du régime, à un moment où plusieurs fausses manœuvres (affaire de la BCM, attaques terroristes, flambée des prix, crises des indemnités de logement et de transport) le mettent dans une position délicate. Le nouveau front entre ces hommes politiques qui ont tous, marqué la scène politique ces dernières années, s'il se constitue un jour, pourrait bien cibler tous les aigris du pouvoir, tous les " limogés " qui savent devoir attendre longtemps avant de reprendre du service, mais aussi ceux qui dans " l'autre " opposition rongent leur frein parce que, à la gauche aussi, l'immobilisme est une règle non écrite de la politique.
Source: L'authentique
C'est au cours d'une réunion qui a regroupé Ahmed Ould Sidi Baba, Boïdiel Ould Houmeid, Yahya Ould Ahmed Waghef, (Adil), Mohamed Yehdhih Ould Moctar El Hacen (Alternative) et Louleid Ould Weddad (RPM), en plus du groupe composé de Bebahah Ould Ahmed Youra, Moussa Fall et Ba Aliou Ibra que la question d'un possible recentrage politique a été débattue.
Si le principe (constitution d'une nouvelle force politique) a été retenu, c'est la forme à donner à ce regroupement qui pose encore problème dans ce groupe d'hommes politiques connus pour leur connaissance du terrain. Lors de la dernière réunion tenue dans la soirée de lundi, plusieurs propositions ont été faites pour trouver la formule qui arrangerait tout le monde.
L'idée de créer un front, à l'image de celui que forme aujourd'hui la coalition entre le FNDD et le RFD a été envisagée. Une option qui, si elle est retenue, prouverait de manière explicite que l'opposition au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz est en train de perdre son semblant de cohésion. Par un tel regroupement, alors qu'ils ont déjà de fortes affinités avec les autres formations de l'opposition, ces leaders politiques chercheraient à avoir leur mot à dire et à se positionner en tant que groupe autonome capable du meilleur comme du pire.
L'autre alternative serait d'entrer dans le Front de l'opposition comme une entité à part et œuvrer à occuper les avant-postes, exactement à l'image de ce que l'Union pour la République (UPR) est en train de réaliser au sein de la majorité ! Une ambition que n'accepterait ni l'APP de Messaoud Ould Boulkheir, le président de l'Assemblée nationale, ni Ahmed Ould Daddah, qui se considère toujours comme le chef de file de l'opposition tant qu'une nouvelle élection ne viendra pas détrôner le RFD au niveau du Parlement.
Mais l'option la plus sérieuse consiste à former, carrément, un parti politique ! C'est le meilleur moyen, pense-t-on, pour s'exprimer librement, focaliser les efforts sur une action commune et s'inscrire dans la perspective d'élections législatives qui pointent à l'horizon dans moins d'une année. Une telle optique conduira inévitablement à la dissolution de l'Alternative, du RPM et de Adil. Mais elle posera aussi le délicat problème de prééminence politique entre des leaders qui, tout en étant opposés au pouvoir du président Aziz, n'ont ni les mêmes visées ni les mêmes ambitions.
Si l'on peut considérer que Louleid Ould Weddad, Mohamed Yehdhih Ould Moctar El Hacen et Ahmed Ould Sidi Baba sont de farouches opposants à Ould Abdel Aziz, ce n'est pas vraiment le cas de l'ex-Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghef et de Boïdiel Ould Houmeid. L'actuel président de la République semble reprocher aux trois premiers leur promiscuité évidente avec l'ex-président Taya mais on ne peut pas dire qu'ils ne le lui rendent pas bien. Même quand il faisait encore partie de la majorité du HCE (Haut Conseil d'Etat), Louleid Ould Weddad manquait visiblement d'enthousiasme, comme s'il savait qu'en tant qu'ancien bras droit de Maaouiya, il n'avait aucune chance de faire partie du nouveau sérail de son tombeur. D'aucuns pensent que le cas du troisième homme le plus farouchement opposé au président Aziz, Ahmed Ould Sidi Baba, s'inscrit dans le même registre. A la guerre comme à la guerre, l'échange " d'amabilités " entre l'actuel président et le cousin de l'ancien transcende la question même de la rivalité politique.
On ne peut pas dire la même chose du duo Waghef-Boïdiel, deux hommes qui ont fréquemment rencontré le président Aziz, avant, pendant, et après la " Rectification ". Sans toutefois accepter de rouler pour lui. Question de principes ou de calculs politiques ? C'est selon.
Toujours est-il que le nouvel attelage ne verra le jour que si le terrain est bien balisé pour aplanir les divergences quant à l'approche et aux objectifs. Il s'agira, dans les faits, de savoir si l'objectif de cette Troisième voie est de s'opposer réellement au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz, en vue de précipiter sa chute, de faire en sorte qu'il perde l'estime des populations et ne parvient pas à rempiler en 2014, ou si on veut tout simplement montrer ses biceps pour obliger le régime à daigner s'ouvrir à la nouvelle force politique.
Dans un cas comme dans l'autre, la partie est loin d'être gagnée d'avance. Pour monter au front, il faut de la ressource. Il ne s'agit pas de se lancer dans une guerre des tranchées mais de mettre en place une nouvelle stratégie capable de faire gagner des batailles avant la prochaine élection présidentielle.
C'est ce qui justifie, aux yeux de certains observateurs, le remue-ménage politique actuel devant permettre à ces leaders politiques de pouvoir se lancer à temps et se positionner juste avant l'échéance des législatives de décembre 2010. Une élection qui donnera sans doute l'occasion à toutes les forces politiques, de la majorité et de l'opposition, de remiser à zéro pour pouvoir prouver leurs poids dans un contexte démocratique apaisé.
L'intérêt d'une telle élection n'échappe à personne, si l'on arrive à persuader le pouvoir de la nécessité d'interdire les candidatures indépendantes. Une proposition allant dans ce sens a, on se le rappelle, été faite lors des Journées de Réflexion de la Majorité présidentielle. Elle devrait permettre aux partis politiques de se mesurer, pour la première fois, dans un cadre assaini des particularismes, même si la question de la représentation tribale et régionale pèsera toujours sur le choix des électeurs et les intérêts du pouvoir central.
S'il faut que le pouvoir mette tout en œuvre pour entretenir la flamme du " changement constructif ", l'adhésion des populations au programme du " président des pauvres " et le soutien de la communauté internationale à la lutte contre le terrorisme, la stratégie de reflux des immigrés clandestins et le financement du développement, c'est aux autres de refonder l'opposition et de la revigorer. Il faut, pour cela, savoir profiter de la " baisse de tension " du régime, à un moment où plusieurs fausses manœuvres (affaire de la BCM, attaques terroristes, flambée des prix, crises des indemnités de logement et de transport) le mettent dans une position délicate. Le nouveau front entre ces hommes politiques qui ont tous, marqué la scène politique ces dernières années, s'il se constitue un jour, pourrait bien cibler tous les aigris du pouvoir, tous les " limogés " qui savent devoir attendre longtemps avant de reprendre du service, mais aussi ceux qui dans " l'autre " opposition rongent leur frein parce que, à la gauche aussi, l'immobilisme est une règle non écrite de la politique.
Source: L'authentique