En marge du 14ème Sommet de l’Union Africaine (UA), qui tient actuellement ses assises à Addis-Abeba, le président sénégalais, Maître Abdoulaye Wade, a appelé lundi 1er février 2010, à une concertation régionale pour coordonner les efforts et les moyens de lutte contre le groupe Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), une nébuleuse qui étend ses tentacules dans plusieurs pays de la sous région, rapporte une dépêche de l’Agence Marocaine de Presse (MAP), un organe du gouvernement chérifien.
Le président Wade est ainsi le dernier à appeler à cette coordination entre les Etats de la région préconisée, officiellement, par tout le monde mais qui n’arrive pas à se concrétiser sur le terrain.
Le président Abdoulaye Wade tire la sonnette d’alarme avec un constat : «ce terrorisme du désert est en train de monter en puissance dans la région du Sahel et prend de nouvelles formes très inquiétantes. J’y suis très sensible puisque ça se passe au Mali et que cela suscite des inquiétudes».
Maître Wade avance alors la proposition d’une table ronde sur le phénomène. « Des pays comme le Sénégal, le Mali ne peuvent rien seuls. Dans la mesure où il s’agit d’un problème international, il faut que les puissances occidentales s’engagent dans la lutte contre AQMI ». Des partenaires occidentaux qui promettent, ces derniers temps, de mettre beaucoup d’argent dans la lutte contre le terrorisme islamiste. Les méchantes langues expliquent la volonté du Sénégal de s’inviter à un dossier qui ne le concerne pas, en premier lieu, comme une manœuvre des ‘‘Lions’’ afin de bénéficier des probables financements que les européens seraient désormais prêts à mettre sur la table pour lutter contre le terrorisme.
Cela renvoie à la nécessité d’une coordination entre les différents pays de la sous région. Une collaboration dont le principe est admis de tous : Etats sahélo-sahariens et partenaires occidentaux. Mais, qui affiche un gros retard à l’allumage et tarde à prendre forme à cause des susceptibilités des uns et des autres, des appétits et de divers autres facteurs bloquants liés aux égoïsmes nationaux.
Ce qui entraîne la multiplication des forums et réunions sécuritaires sans impact positif par rapport à l’objectif initialement affiché.
Tenue au cours du deuxième semestre de l’année 2009, la rencontre de Tamanrasset, Algérie), qui a réuni les chefs d’états -majors de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger, avait convenu d’une coordination des opérations antiterroristes des pays au Sud du Sahara. Quant à la couverture aérienne, elle devait être assurée par l’armée algérienne, la seule réellement outillée dans ce domaine, en comparaison avec les autres partenaires de la sous région.
Les bonnes résolutions de coopération en matière de lutte contre le terrorisme issues de cette réunion attendent toujours dans les tiroirs, pour leur application.
Les raisons du blocage
Une léthargie qui pourrait avoir un rapport avec les développements ayant suivi cette première rencontre, notamment l’arrivée des français animés par on ne sait quelle ambition ou objectif à atteindre. Un pays dont les experts en matière de sécurité ont fait le voyage de Nouakchott, quelques jours après, dans la perspective d’une assistance en faveur de la Mauritanie, du Mali et du Niger, en matière de lutte contre le terrorisme islamiste.
Episode qui aurait quelque peu réveillé de vieilles susceptibilités du côté d’Alger. Et dont le résultat semble avoir freiné les ardeurs antiterroristes de ce pays et donc sa disponibilité à coopérer avec les autres, et surtout, pas sous le parapluie de l’ancienne puissance coloniale.
En attendant, la riposte collective, la nébuleuse terroriste islamiste continue à tisser impitoyablement une toile faite de violence : attentats et rapts d’occidentaux.
Les derniers exemples d’enlèvement de français, d’espagnols et d’italiens au Mali et en Mauritanie en sont l’illustration parfaite.
La cacophonie dans la lutte contre le terrorisme est attestée, ces derniers temps, par les confidences d’un officiel malien ayant requis l’anonymat. Parlant au ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a fait un voyage éclair à Bamako, lundi 1er février 2010, dans le cadre des tractations visant à obtenir la libération de l’otage Pierre Camatt, sous la menace d’exécution de la part de ses ravisseurs, ce haut responsable malien conseille gentiment de solliciter l’aide d’Alger dans cette affaire.
Ce qui sous entend, naturellement, que les autorités algériennes puissent avoir une quelconque influence sur les ravisseurs.
Une manière de dire que la coordination de la lutte contre le terrorisme islamique devra encore faire du chemin pour se mettre au bon niveau. On se rappelle, en effet, que lors de la réunion de Tamanrasset, les américains semblaient plaider pour une action rapide pour freiner l’ardeur des Jihadistes qui profitent d’une certaine longueur d’avance par rapport aux Etats de la région. Ils étaient d’accord pour mettre à contribution les efforts de tout le monde, y compris la Libye et l’Algérie. Cette approche n’était pas du goût des européens qui préféraient exclure les deux Etats maghrébins de cette coordination.
Entre temps, on ne sait pas exactement ce qui s’était passé. Toujours est-il que la coordination continue à stagner au point de départ. Hélas ! les petits calculs, susceptibilités et visées propres à chaque Etat semblent avoir eu le dessus sur la raison et la vision stratégique.
Cheikh Sidya
Source: rmibiladi.com
Le président Wade est ainsi le dernier à appeler à cette coordination entre les Etats de la région préconisée, officiellement, par tout le monde mais qui n’arrive pas à se concrétiser sur le terrain.
Le président Abdoulaye Wade tire la sonnette d’alarme avec un constat : «ce terrorisme du désert est en train de monter en puissance dans la région du Sahel et prend de nouvelles formes très inquiétantes. J’y suis très sensible puisque ça se passe au Mali et que cela suscite des inquiétudes».
Maître Wade avance alors la proposition d’une table ronde sur le phénomène. « Des pays comme le Sénégal, le Mali ne peuvent rien seuls. Dans la mesure où il s’agit d’un problème international, il faut que les puissances occidentales s’engagent dans la lutte contre AQMI ». Des partenaires occidentaux qui promettent, ces derniers temps, de mettre beaucoup d’argent dans la lutte contre le terrorisme islamiste. Les méchantes langues expliquent la volonté du Sénégal de s’inviter à un dossier qui ne le concerne pas, en premier lieu, comme une manœuvre des ‘‘Lions’’ afin de bénéficier des probables financements que les européens seraient désormais prêts à mettre sur la table pour lutter contre le terrorisme.
Cela renvoie à la nécessité d’une coordination entre les différents pays de la sous région. Une collaboration dont le principe est admis de tous : Etats sahélo-sahariens et partenaires occidentaux. Mais, qui affiche un gros retard à l’allumage et tarde à prendre forme à cause des susceptibilités des uns et des autres, des appétits et de divers autres facteurs bloquants liés aux égoïsmes nationaux.
Ce qui entraîne la multiplication des forums et réunions sécuritaires sans impact positif par rapport à l’objectif initialement affiché.
Tenue au cours du deuxième semestre de l’année 2009, la rencontre de Tamanrasset, Algérie), qui a réuni les chefs d’états -majors de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger, avait convenu d’une coordination des opérations antiterroristes des pays au Sud du Sahara. Quant à la couverture aérienne, elle devait être assurée par l’armée algérienne, la seule réellement outillée dans ce domaine, en comparaison avec les autres partenaires de la sous région.
Les bonnes résolutions de coopération en matière de lutte contre le terrorisme issues de cette réunion attendent toujours dans les tiroirs, pour leur application.
Les raisons du blocage
Une léthargie qui pourrait avoir un rapport avec les développements ayant suivi cette première rencontre, notamment l’arrivée des français animés par on ne sait quelle ambition ou objectif à atteindre. Un pays dont les experts en matière de sécurité ont fait le voyage de Nouakchott, quelques jours après, dans la perspective d’une assistance en faveur de la Mauritanie, du Mali et du Niger, en matière de lutte contre le terrorisme islamiste.
Episode qui aurait quelque peu réveillé de vieilles susceptibilités du côté d’Alger. Et dont le résultat semble avoir freiné les ardeurs antiterroristes de ce pays et donc sa disponibilité à coopérer avec les autres, et surtout, pas sous le parapluie de l’ancienne puissance coloniale.
En attendant, la riposte collective, la nébuleuse terroriste islamiste continue à tisser impitoyablement une toile faite de violence : attentats et rapts d’occidentaux.
Les derniers exemples d’enlèvement de français, d’espagnols et d’italiens au Mali et en Mauritanie en sont l’illustration parfaite.
La cacophonie dans la lutte contre le terrorisme est attestée, ces derniers temps, par les confidences d’un officiel malien ayant requis l’anonymat. Parlant au ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a fait un voyage éclair à Bamako, lundi 1er février 2010, dans le cadre des tractations visant à obtenir la libération de l’otage Pierre Camatt, sous la menace d’exécution de la part de ses ravisseurs, ce haut responsable malien conseille gentiment de solliciter l’aide d’Alger dans cette affaire.
Ce qui sous entend, naturellement, que les autorités algériennes puissent avoir une quelconque influence sur les ravisseurs.
Une manière de dire que la coordination de la lutte contre le terrorisme islamique devra encore faire du chemin pour se mettre au bon niveau. On se rappelle, en effet, que lors de la réunion de Tamanrasset, les américains semblaient plaider pour une action rapide pour freiner l’ardeur des Jihadistes qui profitent d’une certaine longueur d’avance par rapport aux Etats de la région. Ils étaient d’accord pour mettre à contribution les efforts de tout le monde, y compris la Libye et l’Algérie. Cette approche n’était pas du goût des européens qui préféraient exclure les deux Etats maghrébins de cette coordination.
Entre temps, on ne sait pas exactement ce qui s’était passé. Toujours est-il que la coordination continue à stagner au point de départ. Hélas ! les petits calculs, susceptibilités et visées propres à chaque Etat semblent avoir eu le dessus sur la raison et la vision stratégique.
Cheikh Sidya
Source: rmibiladi.com